Elu président en 2002, M. Ravalomanana a été contraint de quitter la présidence de la Grande île sept ans plus tard après une série de violentes manifestations soutenues par M. Rajoelina, alors maire de la capitale. Celui-ci a ensuite été installé à la tête d'une présidence non-élue par l'armée.
Interdits de candidature pour l'élection de 2013, dans le cadre d'un accord de sortie de crise, les deux rivaux n'ont pas caché leur volonté de solder définitivement leurs comptes pour le scrutin du 19 décembre.
M. Rajoelina, 44 ans, a remporté le premier tour le 7 novembre avec 39,23% des suffrages, devançant de peu M. Ravalomanana, 69 ans, crédité de 35,35%.
Dès l'ouverture du débat, diffusé en direct par la télévision publique malgache, ce dernier s'en est pris à son adversaire en l'accusant de lui avoir ravi le pouvoir en 2009 à la faveur d'un "coup d'Etat".
"Vous étiez le leader du mouvement de 2009 qui a commis un coup d'Etat. A cause de cela, le peuple malgache a été piégé dans le cercle de la pauvreté", a dit l'ancien chef de l'Etat.
"Tu vis trop dans le passé", lui a rétorqué son successeur, "ce qu'on attend de nous, c'est ce qu'on peut apporter au peuple aujourd'hui".
Pendant de longues minutes, les deux hommes se sont renvoyés la responsabilité des maux dont souffrent leur pays, de la pauvreté à la corruption ou à l'insécurité et promis de remettre leur pays sur les rails.
"Je me donne 100 jours pour éradiquer l'insécurité", a promis Marc Ravalomanana. "Mes promesses sont mesurables, on peut atteindre l'autosuffisance alimentaire en cinq ans", a renchérit Andry Rajoelina.
"On a besoin d'un président qui prend soin des faibles, il faut un président patriote", a conclu ce dernier au terme de deux heures et demi d'échanges souvent tendus.
"Cette élection est un tournant qui voit concourir un bâtisseur et un destructeur", a résumé son adversaire.
MM. Rajoelina et Ravalomanana doivent s'affronter le 16 décembre dans un deuxième et dernier débat télévisé, à trois jours du second tour de scrutin.