La libération fait suite à la décision prise jeudi par le président Paul Biya, ordonnant l’arrêt des poursuites judiciaires contre 289 détenus de la crise anglophone.
Stella Yonga Len ne cache pas sa joie après la libération de son frère cadet.
"Je peux dire que ça c’est le commencement de la paix. Tous ceux qui ont suivi cette décision disent qu’il y a quelque chose de bon en vue", a-t-il confié à VOA Afrique. "On croyait que le 31 décembre, le chef de l’État allait prendre cette décision, c’est une surprise".
Il avait été interpellé deux ans auparavant à Mbanga, une localité de la région du littoral pour distribution de tracts appelant à la sécession.
La famille Feh a assisté ce jour à l’audience spéciale de libération de leur fils. Yonga Bella Valerie Feh, la cadette de l’ex-détenu, explique être "très contente" et que "c’est pour cela que nous sommes là pour être témoins de sa libération".
Pour rendre la liberté aux 110 détenus de la crise anglophone, dont les affaires étaient pendantes devant le tribunal militaire de Yaoundé, l’audience spéciale, du vendredi 16 décembre a duré une vingtaine de minutes.
Christopher, agriculteur, fait partie des détenus libérés, avait été interpellé à Bamenda.
"Je me sens très bien d’être en liberté et de passer ces derniers jours de l’année avec ma famille après ces 7 mois que j’ai perdu pour rien. Ça m’a fait beaucoup mal ".
Au tribunal, il y avait aussi quelques défenseurs des droits de l’homme au Cameroun.
Parmi eux, Maximilienne Ngo Mbe, la directrice exécutive du réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale. Elle salue l’acte du président Paul Biya, mais demande plus.
"Il faut qu’on les libère tous et discuter avec ceux qui ont des opinions différentes. Comme Ayuk Tabe, il a ses opinions, on peut mettre un comité restreint pour aller discuter pour savoir quel est le problème exactement".
Le journaliste Michel Biem Tongest, accusé notamment d’apologie de terrorisme, parmi les bénéficiaires de la décision d’arrêt des poursuites judiciaires. Son avocat, Maître Ntsoma Julien, souligne que "cette décision qui va sans doute contribuer à l’apaisement de ce qu’on peut appeler crise anglophone".
Il poursuit : "La détention de Michel Biem portait atteinte à la liberté de la presse, donc on ne peut que se réjouir de sa libération".
Parmi les 110 personnes libérées ce jour à Yaoundé, il y avait une femme et des jeunes, qui vont devoir retourner chez eux.