Il ne manquait que le Ballon d'Or pour conjuguer l'année 2018 au plus-que-parfait. Du triplé national (championnat de France, Coupe de France, Coupe de la Ligue) avec le PSG, au sacre mondial avec l'équipe de France l'été dernier en Russie, Mbappé a quasiment remporté tous les trophées possibles.
Après avoir reçu le titre de meilleur jeune du tournoi mondial, le soir où il est devenu le deuxième plus jeune buteur en finale de Coupe de monde, "Kyky" rêvait de conclure sa 19e année avec le Ballon d'Or, la plus prestigieuse des distinctions individuelles.
Finalement classé quatrième derrière Luka Modric, Cristiano Ronaldo, son idole de jeunesse, et Antoine Griezmann, il a dû se contenter du trophée Raymond Kopa, récompensant le meilleur joueur du monde... âgé de moins de 21 ans. En attendant mieux dès l'année prochaine ?
Repéré comme un talent hors norme depuis son plus jeune âge et ses premiers matches sur les terrains de Seine-Saint-Denis, où il a grandi, le prince de Bondy pensait-il réussir son début de carrière de manière aussi supersonique que sa mémorable chevauchée contre l'Argentine (4-3), flashée à 32,4 km/h ?
- "Nouveau Pelé" -
"Ce n'est que le début. Ce n'est pas la fin, j'ai l'intention d'aller plus loin, aller jusqu'où mon potentiel me le permet et où les limites le permettent", avait prévenu le N.10 français après la conquête du titre suprême. Comme si tout était déjà programmé.
"Il sait où il va. Quand il atteint un objectif, il passe vite à un autre. Il n'y a pas de : +Je m'enflamme sur ce que j'ai+. Non, on a l'impression qu'il est toujours motivé pour gagner d'autres titres", explique à l'AFP Laure Boulleau, coordinatrice sportive de la section féminine du PSG.
De quoi même inquiéter le "Roi" Pelé en personne. "Si Kylian continue d'égaler mes records comme ça, je vais devoir rechausser mes crampons...", avait écrit en juillet dernier sur Twitter le mythique N.10 de la Seleçao, trois fois champion du monde (1958, 1962, 1970). "Le Roi restera toujours le roi", avait répondu Mbappé, avec humilité.
"Moi je voulais être Pelé quand j'étais gamin, cela n'a pas pu être le cas (sourire). Mais (Mbappé) est le seul chez qui je vois Pelé", renchérit auprès de l'AFP l'ancien gardien Bernard Lama, champion du monde 1998.
"Quand il prend le ballon et qu'il accélère, vous reprenez les vidéos de Pelé d'il y a 30-40 ans et vous voyez les mêmes choses, les mêmes dribbles, les mêmes passements de jambes. Je trouve ce garçon brillant sûr et en dehors du terrain", ajoute l'ancienne gloire du PSG (1992-2000).
- "KM", marque mondiale -
Communicant hors-pair, aussi affable avec les médias que proche de ses fans à l'occasion par exemple d'un tournoi de jeu vidéo qu'il a lui-même organisé, Mbappé fascine autant par ses records de précocité que par sa fraîcheur hors du terrain.
"Il a une réponse intelligente à tout. J'espère qu'il va rester comme ça", s'enthousiasme Noël Le Graët, président de la Fédération française de football.
Signe de sa renommée mondiale, son visage s'est par exemple affiché début octobre dernier à la Une de l'une des éditions du Time, le prestigieux magazine américain voyant en lui "le futur du football". Tout comme les grandes marques.
Egérie de l'équipementier américain Nike, Mbappé, qui compte plus de 25 millions de "followers" sur les réseaux sociaux, a signé son premier contrat de sponsoring avec Hublot, la marque appartenant au groupe de luxe LVMH.
De quoi faire de "KM" une marque plus puissante que celle de "CR7" à terme ? "Je ne sais pas parce que +CR7+ (marque de Cristiano Ronaldo, ndlr) c'est quelque chose de grand. Il a réussi à construire sa marque et à ce qu'elle devienne internationale", a confié Mbappé à l'AFP, dans un entretien réalisé début novembre.
"La mienne n'est pas à ce stade-là encore. Elle évolue petit à petit. Je l'ai dit, je le répète, cela passera par le terrain aussi", a-t-il ajouté. Avec quels rêves ? "(Gagner) toutes les Coupes du monde que je peux jouer ! On joue pour gagner donc si j'en joue quatre, je veux en gagner quatre". Pelé n'a qu'à bien se tenir.