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Réactions après la visite de Kaboré dans le Centre-Nord


Le président du Faso Roch Kaboré à Yirgou, le 6 janvier 2019. (VOA/Lamine Traoré)
Le président du Faso Roch Kaboré à Yirgou, le 6 janvier 2019. (VOA/Lamine Traoré)

47 morts, c’est le dernier bilan officiel des victimes des tueries de Yirgou dans le centre-nord du Burkina. Des villageois aidés, par des membres d’une milice de défense locale, ont tué des dizaines d’éleveurs peuls et brulé leurs campements le jour de l’an en représailles d’une attaque terroriste.

Le président Kaboré s’est rendu samedi à Yirgou, où il s’est adressé à la population. Mais pour l’opinion, le président n’a pas été ferme.

Sept personnes ont été tuées dans une attaque armée de présumés terroristes et plus de 40 civils peuls ont également été tués par des villageois Mossi en guise de représailles.

Réactions après la visite de Kaboré dans le Centre-Nord
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Selon les témoignages, après l’attaque terroriste ce 1er janvier, les villageois et les Koglweogo, une milice d’autodéfense, ont pris d’assaut les campements d’éleveurs peuls.

Des dizaines de peuls ont été tués et leurs maisons incendiées. Le président du Faso Roch Kaboré s’est rendu dans cette bourgade située à 200 kilomètres au nord de Ouagadougou.

Des populations de Yirgou à la rencontre avec le président du Faso, à Yirgou, le 6 janvier 2019. (VOA/Lamine Traoré)
Des populations de Yirgou à la rencontre avec le président du Faso, à Yirgou, le 6 janvier 2019. (VOA/Lamine Traoré)

"La rencontre que nous avons eue avec les populations visait à dire que rien ne peut justifier cette violence meurtrière. Le Burkina Faso est un seul peuple, nous sommes unis. Notre pire ennemi, c’est le terrorisme. Nous devons éviter la stigmatisation. Vous avez 47 morts, des populations qui errent dans l’ensemble du village", a-t-il déclaré.

Lors de sa rencontre d’échanges avec les villageois, les Koglweogo étaient bien présents par dizaines, la plupart avec leurs armes en bandoulières devant le chef de l’Etat.

Magloire Bazemo, un citoyen à Yirgou, le 6 janvier 2019. (VOA/Lamine Traoré)
Magloire Bazemo, un citoyen à Yirgou, le 6 janvier 2019. (VOA/Lamine Traoré)

"Je ne sais pas si c’est une négligence du gouvernement ou pas?", se demande Magloire Bazemo, un citoyen, dit ne pas comprendre l’attitude du gouvernement qui tarde toujours à réagir.

"Parce qu’on ne peut pas commencer à abattre des gens comme ça et le gouvernement est tranquille, il ne déploie pas de renforts. On ne comprend pas", ajoute-t-il.

Fayali Sombié pense que le gouvernement doit davantage s’impliquer: "chaque fois on dit que c’est l’affaire de tous, mais il faut que les premiers responsables s’impliquent. C’est vrai qu’ils sont impliqués mais jusqu’à présent on ne sent pas et la situation ne fait que s’embraser".

Aziz Dabo, secrétaire exécutif adjoint de la NAFA, nouvelle alliance du Faso, un parti d’opposition, à Ouagadougou, le 6 janvier 2019. (VOA/Lamine Traoré)
Aziz Dabo, secrétaire exécutif adjoint de la NAFA, nouvelle alliance du Faso, un parti d’opposition, à Ouagadougou, le 6 janvier 2019. (VOA/Lamine Traoré)

Selon Aziz Dabo, secrétaire exécutif adjoint de la NAFA, la nouvelle alliance du Faso et parti d’opposition, il y a un laxisme des autorités et la situation sécuritaire a été politisée.

"Ce fléau a pris le dessus. Toute une grande partie du territoire aujourd’hui est attaquée. Cela fait qu’on a l’impression que nos dirigeants sont dépassés par les événements", assure-t-il.

"Ils viennent de décréter l’Etat d’urgence, une mesure que nous avions préconisée depuis longtemps. Mais quelles sont les mesures d’accompagnement de cet État d’urgence ?", questionne-t-il.

"Ils doivent absolument réagir. Dépolitiser la situation du terrorisme, travailler à ce que l’administration fonctionne dans ces localités et que les forces de défense et de sécurité aient les moyens nécessaires pour aller au combat", conclut-il.

A son retour de Yirgou, le président Kaboré s’est adressé samedi lors d'un discours télévisé au peuple burkinabè. Il a annoncé une action judiciaire à l’encontre des auteurs de la tuerie de Yirgou.

Les analystes pensent qu’il n’a pas pris de décision ferme. Beaucoup se demandent notamment pourquoi rien n’a été décidé concernant le sort des Koglwéogo dont plusieurs ont assumé la responsabilité de cette tuerie de Yirgou.

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    Lamine Traoré

    Lamine Traoré est journaliste depuis près d’une dizaine d’années. Il a intégré Radio Oméga en 2013, la principale radio privée d’information au Burkina.

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