Cette opération a visé le nouveau Mouvement indépendantiste du Cabinda (MIC), créé l'an dernier, dont ses deux principaux responsables, a précisé à l'AFP l'avocat Arao Bula Tempo. "Ils sont tous accusés de crimes d'association de malfaiteurs et de rébellion et ont été présentés à un juge".
Selon le porte-parole du MIC, cette opération de police a été déclenchée à la veille d'une manifestation qui devait commémorer, le 1er février, le traité reconnaissant l'autonomie du Cabinda conclu il y a 134 ans.
"La police a voulu dissuader les gens de participer à la marche", a expliqué Sebastiao Macaia Bungo, qui a dénoncé "un climat de chasse à l'homme".
Défenseur des droits humains, Me Bula Tempo a affirmé être la "cible de menaces et de persécutions". "Rien n'a changé, au contraire" depuis l'arrivée au pouvoir en 2017 du président Joao Lourenço, a-t-il regretté.
"Il n'y a pas de chasse à l'homme au Cabinda", a rétorqué à l'AFP le gouverneur du Cabinda, Eugenio Laborino. "Je sais qu'il y a des personnes détenues, mais leur dossier est entre les mains de la justice".
Le Cabinda produit 60% du pétrole de l'Angola, deuxième producteur d'or noir d'Afrique subsaharienne après le Nigeria.
La majorité des 400.000 Cabindais vivent dans la pauvreté. Les ONG y dénoncent fréquemment des cas de torture et de violations des droits humains.
Cette enclave est le théâtre régulier de troubles séparatistes depuis son annexion par l'Angola après l'indépendance de cette ancienne colonie portugaise en 1975. Le Front de libération de l'enclave de Cabinda (Flec) y lutte depuis quarante ans, malgré un accord de paix signé en 2006 avec l'une de ses branches.
En 2010, ses partisans avaient mitraillé un bus de l'équipe de football du Togo lors de la Coupe d'Afrique des nations (CAN). L'attaque avait fait 2 morts.