Selon le Times, l'IAAF doit défendre cette position la semaine prochaine lors d'une audience très attendue devant le Tribunal arbitral du sport, au cours de laquelle Semenya et d'autres athlètes veulent contester l'entrée en vigueur des nouvelles règles controversées de la Fédération internationale d'athlétisme sur l'hyperandrogénisme.
"Les avocats de l'IAAF vont plaider que la Sud-Africaine de 28 ans -et d'autres athlètes avec des DSD (differences of sexual development ou différences de développement sexuel)- devrait être classée comme mâle biologique, mais être autorisée à s'identifier comme femme et à concourir dans des courses féminines si, comme le font les athlètes transgenres, elle prend des produits pour réduire la testostérone", écrit le Times.
"L'IAAF ne classe aucun athlète DSD comme mâle. Au contraire, nous acceptons leur sexe officiel sans aucune question et leur permettons de concourir dans les compétitions féminines", a rétorqué l'IAAF dans un communiqué.
"Cependant, si une athlète DSD a des testicules et des niveaux de testostérone masculins, elle a le même développement osseux, la même augmentation de la masse musculaire et de la puissance que chez les mâles après la puberté, et c'est ce qui donne l'avantage aux hommes par rapport aux femmes. Pour préserver l'équité de la compétition féminine, il est donc nécessaire de demander aux athlètes DSD de réduire leur taux de testostérone au niveau de celui des femmes avant une compétition internationale", plaide la Fédération internationale.
La double championne olympique (2012, 2016) et triple championne du monde du 800 m (2009, 2011, 2017), qui bénéficie du soutien de la Fédération d'athlétisme d'Afrique du Sud, est sûrement l'athlète la plus connue affectée par le nouveau règlement de l'IAAF.
En vertu de ce texte, les athlètes qualifiées d'"hyperandrogènes" comme Semenya devront abaisser chimiquement leur niveau de testostérone pour pouvoir concourir, ce qui selon la Sud-Africaine entre en violation avec la constitution de l'IAAF et la Charte olympique.
Ces nouvelles règles devaient entrer en vigueur le 1er novembre mais elles ont été suspendues pour cinq mois afin d'éviter un nouveau report des procédures entamées par Semenya pour questionner la légalité de ces règles.