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La tension monte dans le Golfe


Mike Pompeo, Département d'Etat, Washington, le 9 mai 2019.
Mike Pompeo, Département d'Etat, Washington, le 9 mai 2019.

La tension monte dans le Golfe où plusieurs navires ont été la cible d'"actes de sabotage", selon Ryad et Abou Dhabi, tandis que le chef de la diplomatie américaine a modifié un plan de voyage pour aller discuter de l'Iran avec des responsables européens.

Tôt lundi, les autorités de l'Arabie saoudite, alliée de Washington, ont rapporté des "actes de sabotage" contre des navires saoudiens au large des Emirats arabes unis, autre pays proche des Etats-Unis qui ont renforcé leur présence militaire dans le Golfe dans le contexte de l'Iran.

"Deux pétroliers saoudiens ont fait l'objet d'actes de sabotage dans la zone économique exclusive des Emirats arabes unis, au large des côtes de l'émirat de Fujairah, alors qu'ils étaient sur le point de pénétrer dans le golfe d'Arabie", a déclaré le ministre de l'Energie Khalid Al-Falih, cité par l'agence officielle SPA.

Dimanche, les Emirats arabes unis avaient fait état d'"actes de sabotage" contre quatre navires commerciaux de différentes nationalités, à l'est de l'émirat de Fujairah, sans identifier les auteurs mais en qualifiant l'évènement de "grave".

A Téhéran, les autorités ont jugé "préoccupants" les "actes de sabotage" contre des navires au large des Emirats et ont appelé à une enquête.

"Ces incidents dans la mer d'Oman sont préoccupants et regrettables", a dit Abbas Moussavi, porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Téhéran, en appelant à une investigation et en mettant en garde contre "l'aventurisme (d'acteurs) étrangers" pour perturber la navigation maritime.

Le ministre saoudien de l'Energie a dit que les actions contre les pétroliers saoudiens n'avaient causé ni victime ni marée noire, mais qu'ils avaient provoqué "des dégâts significatifs aux structures des deux navires".

Un des deux pétroliers était en route pour être chargé de pétrole au terminal saoudien de Ras Tanura en vue d'une livraison à des clients américains, a-t-il précisé.

Plus tard, le ministère saoudien des Affaires étrangères a "condamné" cet "acte criminel" qui constitue une "sérieuse menace" à la navigation maritime et a "une incidence néfaste sur la paix et la sécurité régionale et internationales".

Comme Abou Dhabi, Ryad n'a désigné aucun responsable. Les deux pays n'ont pas non plus précisé la nature des "actes de sabotage".

Cependant, dimanche, le gouvernement des Emirats arabes unis avait appelé la communauté internationale à "prendre ses responsabilités pour empêcher que de telles actions soient commises par des parties cherchant à porter atteinte à la sécurité de la navigation".

Le port de Fujairah est le seul terminal aux Emirats arabes unis situé sur la côte de la mer d'Arabie, contournant le détroit d'Ormuz, par ou passent la plupart des exportations de pétrole du Golfe.

L'Iran a, à plusieurs reprises, menacé de fermer ce détroit stratégique, crucial pour la navigation mondiale et les fournitures pétrolières en cas de confrontation militaire avec les Etats-Unis.

- Renforts américains -

Le petit émirat a un terminal pétrolier et un oléoduc qui fournit du pétrole d'Abou Dhabi où se trouve la majorité des réserves pétrolières des Emirats arabes unis.

L'annonce de ces incidents par deux proches alliés de Washington est intervenue dans un contexte de regain de tension entre les Etats-Unis et l'Iran après le renforcement des sanctions américaines contre Téhéran qui a pour sa part suspendu certains de ses engagements nucléaires.

Vendredi, le Pentagone a annoncé l'envoi dans la région d'un navire de guerre transportant des véhicules, notamment amphibies, et d'une batterie de missiles Patriot, s'ajoutant au déploiement d'un porte-avions et de bombardiers B-52.

Dimanche soir, le département d'Etat a annoncé que le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait décidé de se rendre lundi à Bruxelles pour discuter de "questions urgentes", et notamment de l'Iran, avec des responsables européens.

Il a annulé en conséquence son passage à Moscou, a précisé un responsable américain.

M. Pompeo avait déjà annulé ces derniers jours des déplacements à Berlin et au Groenland pour se consacrer au dossier iranien.

La tension était brusquement montée dimanche en milieu de journée dans le Golfe quand des sites d'information pro-iraniens et pro-russes avaient rapporté une série d'explosions dans le port de Fujairah, affirmant qu'au moins sept tankers étaient en flammes.

Les Emirats arabes unis avaient démenti mais, en début de soirée, ils avaient annoncé des "actes de sabotage" contre quatre navires commerciaux.

Avec AFP

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