"La communauté humanitaire est témoin chaque jour de la souffrance des migrants et réfugiés en Libye, où ils sont de plus en plus exposés à des risques immédiats alors que la violence continue de déstabiliser le pays", indiquent dans un communiqué commun les membres du Forum des ONG internationales pour la Libye.
Parmi les signataires du communiqué figurent notamment Première Urgence Internationale, Danish Refugee Council, International Rescue Committee, Mercy Corps ou Terre des Hommes.
"Les politiques migratoires de l'UE et de ses Etats membres, notamment le soutien aux gardes-côtes libyens, contribuent indirectement au renvoi des migrants et réfugiés qui risquent leurs vies durant leur traversée de la Méditerranée ; ils finissent alors détenus (...) avec des chances quasi nulles d'exercer leur droit de demander l'asile" ou d'accéder à une "protection internationale", dénoncent ces ONG.
"Les migrants et réfugiés, y compris les femmes et les enfants, sont sujets à des détentions arbitraires et illimitées en Libye" et leurs conditions de détention sont "abominables", témoignent ces ONG. "Le manque d'accès à de l'eau potable, de la nourriture et des services médicaux ne cesse d'augmenter".
"Des vies sont en danger" en Libye, selon ces ONG, qui estiment que "les politiques européennes contribuent à l'aggravation de la crise humanitaire et des droits de l'Homme en Libye en facilitant indirectement le retour des migrants et réfugiés en détention". "Les interventions humanitaires ne peuvent être utilisées pour légitimer le renvoi et le refoulement vers la Libye", martèlent-elles.
Le Forum appelle "les citoyens européens et la société civile à faire entendre leurs voix" sur ce sujet.
Il presse aussi l'UE et ses Etats européens de donner la priorité à "des politiques qui protègent les vies et la dignité des réfugiés et des migrants" et de "permettre l'évacuation humanitaire d'urgence de ceux détenus dans des centres de détention vers des espaces sûrs hors de Libye".
En 2017, l'Italie a conclu un accord, validé par l'UE, avec les autorités libyennes pour former et équiper les garde-côtes libyens. Un volet plus controversé, conclu avec des milices libyennes, avait permis une diminution drastique des départs à partir de juillet 2017.
Les agences de l'ONU et organisations humanitaires rappellent régulièrement leur opposition à ce que les migrants arrêtés en mer soient ramenés en Libye, où ils se retrouvent placés dans des camps de détention ou à la merci de milices.