M. Trump et son épouse Melania seront accueillis au palais de Buckingham pour une cérémonie suivie d'un déjeuner avec la reine Elizabeth II puis d'un banquet officiel dans la soirée.
Mais derrière la pompe de cet accueil, le pays est dans la tourmente avec une Première ministre conservatrice sur le départ pour avoir échoué à mettre en oeuvre la sortie de l'Union européenne, trois ans après le référendum du Brexit.
Fidèle à sa réputation, le dirigeant républicain n'a pas hésité à mettre les pieds dans le plat avant son arrivée: dans des entretiens avec la presse britannique, il a critiqué la manière dont Theresa May a mené les négociations avec Bruxelles, recommandé à son futur successeur de quitter l'UE sans accord et fait de l'ex-ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, partisan d'un Brexit dur, son champion pour la remplacer. Il a aussi tressé des lauriers au populiste Nigel Farage, leader du Parti du Brexit qui a raflé la mise aux élections européennes.
Ces propos ont été dénoncés par Jeremy Corbyn, le chef du Labour, principal parti d'opposition britannique, comme "une ingérence inacceptable dans notre démocratie".
Comme ses prédécesseurs, M. Trump devrait insister sur la "relation spéciale" anglo-américaine. Mais cette dernière est soumise à rude épreuve dans plusieurs dossiers, dont l'Iran avec la volonté affichée du Royaume-Uni de défendre l'accord nucléaire qu'il a remis en cause, ou l'environnement.
Washington fait aussi pression sur Londres pour exclure Huawei de son réseau 5G. Dimanche, dans le Sunday Times, Donald Trump a demandé à Londres de se montrer "très prudent" quant au rôle qu'elle compte accorder au géant chinois des télécoms.
"Notre relation a renforcé la sécurité et la prospérité de nos pays pendant des années et continuera de le faire pour les générations qui viennent", a pour sa part déclaré Mme May qui le recevra à Downing Street mardi, à quelques jours de sa démission, prévue le 7 juin même si elle restera en poste jusqu'à la nomination de son successeur.
La relation commerciale avec les Etats-Unis, cruciale pour le Royaume-Uni post-Brexit, occupera sans doute une grande partie de leur discussion, même si certains au Royaume-Uni craignent qu'elle ne tourne à leur désavantage.
"Nous avons le potentiel d'être un partenaire commercial incroyable pour le Royaume-Uni", a promis M. Trump dimanche, affirmant être prêt à négocier un accord de libre-échange rapidement.
- Manifestations -
Comme lors de son précédent voyage au Royaume-Uni, en juillet 2018, qui avait fait descendre des dizaines de milliers de personnes dans la rue, sa visite a suscité de nombreux appels à manifester.
Jeremy Corbyn a lui exclu de participer au banquet offert par la reine, dénonçant un président "qui déchire des traités internationaux vitaux, soutient le déni du changement climatique et use d'une rhétorique raciste et misogyne".
La fin de la visite présidentielle sera centrée sur le 75e anniversaire du Débarquement, avec une cérémonie à Portsmouth (sud de l'Angleterre) mercredi en présence de la reine et du président français Emmanuel Macron.
Donald et Melania Trump feront ensuite un bref passage en Irlande avant de se rendre, le 6 juin, en Normandie pour les commémorations organisées par la France.
Mais de ce voyage, "à mon avis, ce que le président attend avec le plus d'impatience ce sont ses interactions avec la famille royale", a estimé Heather Conley, du Center for Strategic and International Studies.
A l'été 2018, Donald Trump avait pris le thé avec la monarque britannique dans le château de Windsor mais n'avait pas eu droit à tout le faste d'une visite d'Etat.
Une rencontre avec sa compatriote Meghan, épouse du prince Harry, n'est pas à l'agenda. L'ancienne actrice américaine avait critiqué Donald Trump lors de sa campagne présidentielle.
"Que puis-je dire ? Je ne savais pas qu'elle était méchante", a-t-il déclaré au tabloïd The Sun, estimant toutefois qu'elle saurait "très bien" endosser son nouveau rôle royal.
Avec AFP