Le dernier bilan datant d'il y a deux jours faisait état de quelque 50 morts, a indiqué le gouverneur, Jean Bamanisa Saïdi, joint par l'AFP depuis Kinshasa. "Mais c'est vrai que l'on se rend compte qu'il y a d'autre cas", a-t-il ajouté tandis que d'autres sources évoquaient 70 morts.
Les violences, qui ont commencé vendredi et sont amplifiées à partir de lundi, touchent le territoire de Djugu au nord du chef-lieu Bunia.
L'Ituri avait été le théâtre d'un conflit entre les communautés Hema et Lendu qui avait fait des dizaines de milliers de morts entre 1999 et 2003 dans cette province riche en or frontalière de l'Ouganda et du Soudan du Sud.
Les deux communautés sont "victimes" des récentes violences, a déclaré mercredi lors d'un point-presse le chef-adjoint de la force de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), le général Bernard Commins.
"Toutes les communautés sont en deuil", a ajouté un chef communautaire Hema, Pilo Molondro, joint par un correspondant de l'AFP.
Un bilan précis était difficile à établir à ce stade et les autorités n'avaient pas donné de chiffres officiels.
Le chef communautaire Hema, Pilo Molondro, a déclaré que depuis le début de la semaine il avait "un bilan de 49 morts". "Nous continuons des recherches", a-t-il dit.
Selon un chef communautaire Lendu, Joël Mande, "depuis lundi, après le meurtre d'un commerçant et de ses compagnons, (...) au moins 40 morts" ont été enregistrés et "le décompte peut aller jusqu'à 60".
"Entre le 8 et le 11 juin, plus de 72 personnes ont été tuées dans une dizaine de localités différentes des territoires de Djugu et Irumu", a de son côté avancé une source humanitaire et diplomatique.
"Parmi les 72 morts, il y aurait 49 victimes dans une seule et même localité, Tché", selon la même source. Une attaque à l'arme blanche survenue mardi 11 juin au village Tche "a fait 38 morts", a pour sa part rapporté la radio Okapi de la Monusco qui cite des sources de la société civile de Djugu.
Ces violences ont entraîné des déplacements de population, a indiqué le gouverneur.
"La priorité pour les Nations unies c'est la protection des populations civiles. Il y a beaucoup de déplacements", confirme une porte-parole de la Monusco.
Des violences avaient déjà éclaté en Ituri fin 2017-début 2018, entraînant des mouvements de population vers l'Ouganda de l'autre côté du lac Albert.
L'Ituri est touché à la marge par l'épidémie d'Ebola en RDC qui a fait plus de 1.400 morts, principalement dans la province du Nord-Kivu voisine.