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Conférence contre les préjugés sexistes à N'Djamena


Les participants à la conférence internationale sur l'éducation des filles et la formation des femmes, à N'Djamena, le 18 juin 2019. (VOA/André Kodmadjingar)
Les participants à la conférence internationale sur l'éducation des filles et la formation des femmes, à N'Djamena, le 18 juin 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

Une conférence internationale sur l’éducation des filles et la formation des femmes dans l’espace francophone est organisée du 18 au 19 juin dans la capitale tchadienne. Cette conférence vise à promouvoir des pratiques éducatives dénouées de préjugés et stéréotypes sexistes.

A N’Djamena, les partenaires de l’éducation et l’Organisation Internationale de la Francophonie se sont engagés à réduire les inégalités et les disparités de genre en luttant contre toutes les formes de discriminations basées sur le sexe.

Conférence internationale sur l’éducation des filles
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Idriss Deby Itno, président du Tchad, à N'Djamena, le 18 juin 2019. (VOA/André Kodmadjingar)
Idriss Deby Itno, président du Tchad, à N'Djamena, le 18 juin 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

"Pour inverser la tendance, le gouvernement a lancé des actions fortes à la fois sur le terrain politique, institutionnel et pédagogique", a déclaré Idriss Déby Itno, président du Tchad.

Ces actions sont, entre autres, la loi 029 interdisant le mariage de filles mineures et l’instauration de prix d’excellence pour encourager les filles à finir leurs cursus scolaire dans un pays où plus de 86% des femmes sont analphabètes.

Toutefois, le président Déby reconnait qu’il reste beaucoup à faire : "En 1991, on comptait moins de 10.000 filles à l’école. Aujourd’hui, dans certaines régions, vous trouverez plus de filles que de garçons. Le facteur déterminant, c’est la poursuite des études : à partir du 1er cycle, il y a une chute vertigineuse du nombre de filles".

Pour les observateurs, ce sont les pesanteurs sociales et la pauvreté qui amènent les parents à retirer leurs filles de l’école à un certain âge pour les marier.

Selon Nadji Samdougou Baktara, membre de la société civile et coordonnatrice d'un projet de formation à distance des maîtres au Ministère de l’éducation, "certaines traditions disent qu’il faudrait que la fille puisse avoir ses 1ères menstrues mais pas les deuxièmes au foyer, donc il faut vite l’envoyer en mariage pour que la honte ne tombe pas sur la famille".

"Avec les engagements et les mobilisations sociales du ministère, des partenaires et même des organisations de la société civile, les chose sont en train de changer favorablement".

Louis Mushikiwabo, sécrétaire-générale de l'OIF, à N'Djamena, le 18 juin 2019. (VOA/André Kodmadjingar)
Louis Mushikiwabo, sécrétaire-générale de l'OIF, à N'Djamena, le 18 juin 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

"Nous devons tout faire pour que l’éducation des filles soit portée par nos sociétés dans le respect de nos traditions et dans le respect de nos pratiques et nos pays n’attendent que ça", a déclaré la secrétaire-générale de l’organisation internationale de la francophonie Louise Mushikiwabo.

Elle exhorte les Etats membres de son organisation à redoubler d’efforts pour que les filles aient le même niveau d’instruction que les garçons.

"Un pays ne peut pas avancer en laissant derrière lui 50% de sa population et c’est le cas de plusieurs de nos Etats francophones. Des préjugés tenaces considèrent que l’éducation s’adresse en priorité aux garçons qui doivent devenir de bons chefs de famille. Il nous faut agir ensemble pour y mettre fin".

Le président Déby rassure ses partenaires qu’un signal fort sera lancé à l’issue de cette rencontre à toute la communauté francophone pour la scolarisation massive et le maintien des filles à l’école au même titre que les garçons. Car dit-il, beaucoup des pays francophones dont le Tchad sont à la traîne de cette réalité.

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