De nombreuses start-up camerounaises fabriquent du chocolat, des produits cosmétiques, diététiques et ayant des vertus thérapeutiques à base du cacao.
Les consommateurs ont pu jauger la qualité de ces produits dans un contexte où le prix du kilogramme de cacao s’achète au Cameroun à 1500 francs CFA. Le prix relativement bas a ouvert la voie à la filière de la transformation locale qui se fait encore, à une forte proportion, de manière artisanale.
"Dans notre pays, nous n’avons pas encore découvert tout ce qu’on peut faire avec le cacao. Nous sommes encore entrain de l’étudier, je crois qu’avec le temps, nous n’allons plus l’exporter", soutient Suzanne Noelle Ayolo. Elle dirige une start –up de transformation et de conditionnement du cacao depuis 4 ans à Ebolewa, dans la région du Sud et emploie 4 personnes.
"Nous transformons le cacao en général. A partir de son jus, de ses cabosses, jusqu’à la fève. Nous obtenons beaucoup de sous-produits du cacao comme par exemple, le jus naturel de cacao, la confiture de cacao, et en plus nous avons les fèves de cacao qui nous donnent le cacao torréfié, la poudre de cacao et le beurre de cacao. Et nos produits bio", explique la jeune promotrice avec beaucoup de fierté, dans son stand d’exposition.
Les produits bio, à base du cacao, c’est le label que défendent les locaux. Par exemple dans "le groupe de la roche internationale", qui a un laboratoire naturopathe et de cacao thérapie.
Roche Bodio, le promoteur confie à VOA Afrique que : "Mes produits sont 100% naturels et bio, tout se fait à la main, j’ai des partenaires qui me produisent du cacao bio, qui ont été formés par moi pour le choix des cabosses et pour la fermentation spéciale avant que la matière première n’arrive à mon laboratoire".
Il ajoute que son idée de "cacao thérapie" lui permet de "soigner et prévenir plus de deux cents maladies avec notre cacao y compris les accidents celebro-vasculaires et neurologiques".
La transformation du cacao profite aussi au secteur du cosmétique. Sur le site d'exposition lors du festival international du cacao, un institut de beauté a présenté au public, un masque facial à base de poudre de cacao.
"Le cacao a pour but de régénérer les cellules de la peau, de donner l’éclat et il n’y a pas d’effets secondaires à la longue, c’est l’un des éléments essentiels qu’on utilise pour le masque de visage, les produits qu’on utilise sont 100% naturels", rassure Lisa Onana, une employée de cet institut.
Lors de la visite des stands, Marie Claire, une jeune étudiante a découvert le soin de visage à partir de la poudre de cacao "c’est très agréable, j’ai souvent utilisé certains produits pour les soins de visage qui m’irritaient la peau, mais ce produit est très doux, il y’a une nette différence au visuel et au toucher", dit-elle.
Les retombées financières de la transformation locale du cacao sont perceptibles, chez certains opérateurs.
"Nous avons voulu nous arrimer au départ aux prix standards, c’est-à-dire un litre de beurre de cacao à 25.000 francs CFA, il n’y a pas beaucoup d’acheteurs, nous avons baissé le prix à 10.000 francs CFA, on trouve quand même un peu plus de personnes qui achètent qu’avant", déclare Bruno Ebassa dirige à Ebebda, une localité située à 78 km de Yaoundé, une petite unité de production et de transformation du cacao.
La production cacaoyère du Cameroun tourne autour de 100 000 tonnes depuis cinq campagnes. Mais le pays transforme environ 25 % de ses fèves.
"Nous sommes à près de cent mille tonnes en l’espace de cinq ans. Et l’objectif est d’arriver à pouvoir transformer 40%", selon Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce.
Pour le ministre camerounais, "la zone de libre-échange est une aubaine, une excellente opportunité qui devrait nous permettre effectivement de continuer d’avancer dans notre politique de développement".
Une usine de transformation des fèves, pour la production du beurre et de la poudre de cacao, est fonctionnelle au Cameroun depuis avril 2019. Elle est dotée d’une capacité de production annuelle de 32 000 tonnes.