Salah Gosh, à la tête du redouté NISS, avait démissionné en avril dernier, deux jours après le renversement par l'armée du président soudanais Omar el-Béchir, à la suite d'une contestation inédite.
La diplomatie américaine a placé cet ancien responsable sous ce régime de sanctions "à cause de son implication dans des violations flagrantes des droits humains". Sa femme et sa fille sont également interdites de séjour aux Etats-Unis, précise ce communiqué du département d'Etat.
"Plus précisément, le département a des informations crédibles (stipulant) que Salah Gosh a été impliqué dans des actes de torture pendant sa période à la tête du NISS", développe le texte.
Le Soudan est secoué, depuis décembre dernier, par un mouvement de contestation qui a mené le 11 avril à la chute du président Omar el-Béchir, avant de se mobiliser contre les militaires l'ayant remplacé au pouvoir.
Après des mois de pourparlers régulièrement interrompues par des violences, comme la dispersion meurtrière le 3 juin d'un sit-in devant le QG de l'armée à Khartoum, un accord global a finalement été trouvé entre dirigeants militaires et meneurs de la contestation.
Salah Gosh, qui avait repris la main sur le NISS en 2018 après une première décennie à la tête du Renseignement jusqu'en 2009, a supervisé la répression contre le mouvement de contestation entre décembre et avril.
Amnesty International avait appelé en avril les nouvelles autorités soudanaises de transition à enquêter sur le rôle de Salah Gosh, à la tête des services de renseignement, dans le meurtre de manifestants au cours du mouvement de protestation.
M. Gosh doit répondre aux "accusations de torture, de détentions arbitraires et de violations des droits humains sous sa supervision", écrivait l'ONG, ajoutant que sa démission ne devait pas "l'empêcher de rendre des comptes".
"Nous faisons cette annonce aujourd'hui en soutien à l'effort du peuple soudanais de placer le régime Béchir et son long bilan d'abus et de violations des droits humains par Gosh et d'autres responsables, dans le passé, pour de bon", conclut le communiqué de la diplomatie américaine.
Avec AFP