Pour la deuxième fois en moins d'une semaine, les députés britanniques ont rejeté la proposition du gouvernement pour sortir de l'impasse en organisant des élections législatives anticipées.
Alors que l'avenir du Brexit est plongé dans l'incertitude, les travaux au Parlement ont été suspendus jusqu'au 14 octobre, provoquant des scènes de tension à la Chambre des communes, où des députés de l'opposition ont brandi des pancartes indiquant "réduits au silence" et scandé "honte à vous" aux parlementaires conservateurs.
Boris Johnson semble avoir perdu le contrôle sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE avec la promulgation lundi du texte donnant au gouvernement jusqu'au 19 octobre pour conclure un nouvel accord de divorce avec Bruxelles - la date retenue suit le prochain conseil européen des 17 et 18 octobre à Bruxelles - ou pour obtenir l'aval du Parlement à une sortie sans accord, alors que la Chambre des communes a déjà voté à plusieurs reprises contre la perspective d'un "no deal".
Les dirigeants européens ont répété à plusieurs reprises qu'ils n'avaient pas reçu de propositions précises avant le prochain conseil européen, au cours duquel le Premier ministre espère parvenir à un accord.
"Ce gouvernement poursuivra les négociations en vue d'un accord, tout en se préparant à une sortie sans accord", a déclaré le Premier ministre à l'issue du vote dans la nuit de lundi à mardi.
"J'irai à ce sommet crucial le 17 octobre et peu importe le nombre de dispositifs que ce parlement inventera pour lier mes mains, je vais tout faire pour obtenir un accord dans l'intérêt national (...) Ce gouvernement ne reportera pas encore le Brexit."
Le chef de file de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a déclaré pour sa part que le Labour était impatient de participer à des élections, mais que son camp voulait d'abord qu'un report du Brexit soit validé.
"Malgré notre enthousiasme, nous ne sommes pas prêts à risquer d'infliger à notre communauté le désastre d'un no-deal", a-t-il indiqué. "PAS DE BACKSTOP, PAS D'ACCORD"
Plus de trois ans après le référendum du 23 juin 2016 par lequel un peu moins de 52% des électeurs ont opté pour une sortie de l'Union européenne, le divorce est comme figé, suspendu à l'issue du bras de fer que se livrent Johnson et les anti-No Deal en cette rentrée parlementaire.
Plus tôt lundi lors d'un déplacement à Dublin, Boris Johnson a assuré avoir "soigneusement examiné les conséquences" d'un Brexit sans accord, pour l'Irlande comme pour le Royaume-Uni.
Boris Johnson et plusieurs membres de son gouvernement affirment qu'ils sont en train de présenter de nouvelles propositions à l'Union européenne et que les négociations progressent avec Bruxelles.
L'un des principaux points d'achoppement des discussions concerne le filet de sécurité censé empêcher le rétablissement de contrôles à la frontière entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord.
Boris Johnson réclame la suppression de ce "backstop", hypothèse exclue par l'UE et Dublin. "En l'absence d'arrangements alternatifs, pas de backstop signifie pas d'accord pour nous", a rappelé lundi le Premier ministre irlandais Leo Varadkar.
Avec Reuters