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La Corée du Nord propose la reprise du dialogue et tire deux "projectiles"


La Corée du Nord teste une nouvelle arme sur cette photo non datée publiée le 11 août 2019 par la KCNA (Korean Central News Agency).
La Corée du Nord teste une nouvelle arme sur cette photo non datée publiée le 11 août 2019 par la KCNA (Korean Central News Agency).

La Corée du Nord a tiré mardi deux nouveaux "projectiles", quelques heures après avoir proposé aux Etats-Unis de reprendre fin septembre les négociations sur son programme nucléaire, au point mort depuis février.

Les deux "projectiles non identifiés" ont été lancés mardi à l'aube depuis la région de Kaechon, dans la province de Pyongan du Sud, au centre du pays, et ont parcouru environ 330 km en direction de la mer du Japon, a indiqué l'armée de la Corée du Sud.

"Nous exhortons le Nord à mettre fin à ces actes qui exacerbent les tensions dans la région", ont déclaré les responsables de l'état-major sud-coréen dans un communiqué.

Le terme "projectile" est habituellement employé par l'armée sud-coréenne pour qualifier des missiles à courte portée nord-coréens.

Un haut responsable du gouvernement américain a indiqué avoir été informé de ces nouveaux tirs et assuré que Washington suivait la situation de près avec ses alliés dans la région.

Ce nouvel essai d'armes est intervenu quelques heures après que le régime nord-coréen a affirmé être prêt à reprendre les négociations avec les Etats-Unis.

Celles-ci sont au point mort depuis février, quand Donald Trump et Kim Jong Un avaient échoué à trouver un accord sur la dénucléarisation nord-coréenne.

"Nous voulons nous retrouver en face-à-face avec les Etats-Unis fin septembre, à une date et en un lieu dont nous pouvons convenir", a déclaré la vice-ministre nord-coréenne des Affaires étrangères Choe Son Hui dans un communiqué diffusé lundi par l'agence de presse officielle KCNA.

- Washington "prêt à discuter" -

La période évoquée par Pyongyang coïncide avec l'Assemblée générale annuelle des Nations unies, qui se tient la dernière semaine de septembre à New York et réunit des dirigeants du monde entier. Mais il n'est pas encore clair si une rencontre entre le négociateur américain Stephen Biegun et ses homologues nord-coréens pourrait avoir lieu à cette occasion.

"Je dis toujours qu'il est bon de se rencontrer", "voyons ce qui va se passer", a répondu Donald Trump, interrogé par la presse sur l'offre nord-coréenne. Il a saisi l'occasion pour souligner une fois de plus sa "très bonne relation" avec le numéro un du régime nord-coréen.

Interrogé par l'AFP, le département d'Etat américain a assuré n'avoir aucune réunion à annoncer à ce stade. Mais l'administration Trump a multiplié les appels à la relance des pourparlers.

Stephen Biegun, dont les entretiens avec ses homologues nord-coréens se comptent sur les doigts des deux mains depuis sa nomination il y a près d'un an, avait ainsi exhorté vendredi Pyongyang à cesser de faire "obstacle" aux négociations avant qu'il ne soit trop tard.

"Nous avons fait clairement savoir à la Corée du Nord que nous sommes prêts à discuter dès qu'ils nous feront signe", avait répété l'émissaire américain, proposant de "lancer un cycle intensif de négociations".

De son côté, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait dit dimanche avoir "bon espoir" d'un retour à la table des négociations "dans les prochains jours ou semaines".

Après une dangereuse montée des tensions, les deux pays ont entamé un dialogue inédit depuis la rencontre historique de Donald Trump et Kim Jong Un en juin 2018 à Singapour.

Mais leur deuxième sommet, en février à Hanoï, s'est soldé par un échec: le président américain a refusé de commencer à lever les sanctions en échange d'un simple début de désarmement nucléaire proposé par le dirigeant nord-coréen.

- Tourner la page -

Les négociations sont depuis à l'arrêt, malgré l'annonce d'une relance imminente faite par les deux hommes lors d'un troisième entretien plus improvisé, fin juin à la frontière entre les deux Corées.

Depuis juillet, Pyongyang a au contraire multiplié des tirs de missiles de courte portée, qualifiés de "provocations" par des responsables américains -- même si Donald Trump s'est montré nettement plus conciliant.

Et l'ONU a confirmé début septembre que la Corée du Nord poursuivait son programme d'armement nucléaire tout en se soustrayant aux sanctions.

Les autorités nord-coréennes ont aussi haussé le ton, protestant contre les manoeuvres militaires conjointes entre Washington et Séoul qui se sont déroulées en août, et dénonçant la position des Etats-Unis, qui affirment ne vouloir lever des sanctions qu'en échange d'une dénucléarisation définitive.

Mais Stephen Biegun a fait miroiter vendredi aux Nord-Coréens "des mesures immédiates" qui pourraient être prises en cas d'avancées dans les négociations, afin de tourner la page de "l'hostilité" et de la "méfiance".

Lundi, Choe Son Hui a de nouveau invité Washington à présenter "une stratégie acceptable" lors d'une éventuelle prochaine rencontre, sous peine de mettre en péril le processus diplomatique.

"Nous aurons une idée du sérieux de ces discussions si les Nord-Coréens" envoient "aussi des experts du nucléaire, de l'économie, des sanctions, des questions juridiques ou liées à la paix", et pas seulement des responsables politiques, a estimé sur Twitter Richard Johnson, du cercle de réflexion Nuclear Threat Initiative. "L'équipe nord-coréenne devra à tout le moins venir avec un mandat pour négocier, donnant-donnant".

Avec AFP

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