Il était 18 heures à N’Djamena, lorsque le cortège du président de l’Assemblée nationale, Haroun Kabadi, est rentré du Palais de la démocratie.
Pris dans un embouteillage indescriptible, son cortège cherche par tous les moyens à se frayer de chemin. Alertés par le bruit de sa sirène, les usagers se bousculent pour lui céder le passage.
C’est dans cette bousculade que Mateyan Bonheur, un jeune diplômé et père de trois enfants circulant sur un moto taxi, a été visé par un élément de la protection du cortège qui lui a logé deux balles à l’abdomen. Transportée d’urgence à l’hôpital, la victime a succombé suite à ses blessures dans la nuit de lundi à mardi.
Cet acte est qualifié d’indigne par les Tchadiens qui imputent la responsabilité à un représentant du peuple. Selon eux, c’est pour la deuxième fois en un an que les éléments de la protection de Haroun Kabadi ont tiré à balle réelle sur des citoyens en pleine circulation.
Les rues aux abords du domicile d'Haroun Kabadi jusqu'au siège de l'Assemblée nationale ont été quadrillées suite à la menace des jeunes du quartier et des parents de la victime de déposer le corps devant le domicile du président de l’Assemblée nationale.