Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) dénonce "une interdiction illégale", et promet une "reprogrammation de ce meeting à une date ultérieure".
Plus tôt dans la journée, le tribunal de grande instance du Wouri, département de Douala, capitale économique, avait rejeté la demande d'annulation d'une interdiction de manifester samedi dans la ville.
C'est la troisième manifestation du MRC annulée depuis la libération de Maurice Kamto, candidat malheureux à la présidentielle de 2018 qui avait été arrêté fin janvier avec des centaines de ses partisans après des manifestations pacifiques pour protester contre le résultat de la présidentielle.
Sous les verrous pendant neuf mois, il a été libéré le 5 octobre. Une décision présidentielle vue comme une concession de Paul Biya, 86 ans dont 37 au pouvoir.
Plutôt discret à sa libération, M. Kamto a cherché à organiser un premier meeting dans le Sud, à Ebolowa, le 1er novembre, puis à Yaoundé le 2 novembre, sans succès.
Jeudi, il a fait une apparition remarquée à Bafoussam, dans l'ouest du Cameroun, pour rendre hommage aux 43 personnes mortes dans un glissement de terrain fin octobre.
Les soutiens du MRC ont amplement partagé sur les réseaux sociaux les vidéos de nombreuses personnes venues acclamer M. Kamto dans sa région d'origine.
La présidence de la République a pour sa part décrété vendredi un deuil national pour la journée de samedi après la catastrophe de Bafoussam.
Le Cameroun, longtemps perçu comme un pays plus paisible que ses voisins d'Afrique centrale, est confronté à plusieurs crises.
Outre le verrouillage de l'opposition politique, le Nord reste ébranlé par des attaques régulières du groupe djihadiste nigérian Boko Haram, et les deux régions anglophones de l'Ouest sont secouées par d'intenses affrontements entre indépendantistes et militaires, qui ont fait 3.000 morts depuis deux ans, selon des ONG.
Les Etats-Unis ont décidé fin octobre de priver le Cameroun de son traitement commercial préférentiel en raison "de violations grossières et répétées des droits humains internationalement reconnus".