Selon l'enquête intitulée "L’évaluation d’impact sur le VIH au Cameroun", une jeune fille court neuf fois plus de risque d’être infectée par le VIH par rapport qu'un jeune garçon au Cameroun.
Jeunes filles et garçons contre le VIH
Dans plusieurs établissements scolaires, des jeunes filles, des éducateurs et des membres des clubs santé ont pris à bras le corps la sensibilisation de la jeunesse contre le VIH/sida.
"Quand il y a des activités à l’école, je dis à mes camarades de s’abstenir, que le sexe peut attendre, qu’ils ne soient pas pressés et au cas où, ils ne peuvent pas le faire, qu’ils se protègent en utilisant des préservatifs", confie Raïssa, une élève en classe de seconde au collège Fleming à Yaoundé.
Dans l’un des plus grands établissements de la capitale, le lycée général Leclerc, Gloria, élève en classe de première, est la vice-présidente du Club santé. Elle focalise ses activités sur la jeune fille, "je sensibilise en particulier la jeune fille, parce qu’elle doit connaître comment pratiquer l’abstinence", explique-t-elle.
Gloria reconnaît néanmoins que sa tâche est parfois ardue, "il y a certaines filles qui se moquent mais je continue à sensibiliser celles qui sont prêtes à suivre la formation".
Des élèves garçons mènent également des campagnes de sensibilisation contre la pandémie, "nous avons souvent des campagnes de sensibilisation pour montrer aux élèves comment vivre avec une personne qui a le sida, comment une mère qui a le sida peut enfanter, comment quelqu’un qui est porteur du sida peut prendre ses médicaments", relate Christian impliqué dans la sensibilisation depuis quatre ans au lycée de Nkolda, dans la périphérie de Yaoundé.
Soutien et encadrement des ONG
L’ONG Synergies Africaines, créée par l’épouse du président Paul Biya, a octroyé mi-novembre dernier, un important don de matériel de sensibilisation contre la pandémie aux élèves de 67 établissements scolaires.
Le don est constitué de préservatifs masculins, féminins, d'affiches de prévention VIH/sida, de dépliants, d'autocollants entre autres. Selon Jean Stéphane Biatcha, secrétaire exécutif de Synergies africaines, "c'est l'accomplissement d'un devoir, chaque mois de novembre en prélude à la journée mondiale de lutte contre le sida, la fondatrice de Synergies Africaines permet qu’on se rapproche de la jeunesse, notre cible prioritaire à travers les établissements scolaires".
Des responsables des clubs santé et encadreurs d’une cinquantaine d’établissements scolaires de Yaoundé, ont vu également leurs capacités être renforcées dans la sensibilisation contre le VIH en milieu jeune.
D’autres structures à l’instar du centre médical "Navire", spécialisé sur le sevrage et la responsabilité des jeunes contre la drogue, viennent en appui à ces jeunes élèves.
"Ce sont deux pandémies qui vont ensemble, le sida et la drogue, car sur dix personnes que je reçois par jour, en consultation, j’ai au moins six jeunes scolarisés ou non scolarisés, nous les prenons pour un traitement de sevrage", souligne le Dr Abel Messina.
En 2018, plus de 280.000 personnes vivaient avec le VIH au Cameroun pour un taux de prévalence du VIH de 3,4% soit un taux d’accroissement de 10,8 % par rapport à 2017.