Les débats vont durer jusqu’au 22 décembre. Plusieurs organisations civiles et partis d’opposition ont refusé de prendre part à ce dialogue qui doit définir une nouvelle feuille de route pour sortir de la crise sécuritaire.
Ces 10 jours de débat constituent la phase ultime d’un dialogue lancé depuis plusieurs mois, à travers des concertations locales dans 605 communes, 10 régions, 57 cercles, et dans les six communes de Bamako.
Les ambassades et consulats du Mali à travers le monde ont aussi servi de cadre à ces concertations. Plus de 30 résolutions ont été prises lors de ces rencontres décentralisées.
Les objectifs de ces débats qui ont démarré ce week-end sont donc clairs: faire un diagnostic sans complaisance et surtout proposer des solutions, pour sortir définitivement de la crise.
Cheick Sidi Diarra, président du comité d'organisation du dialogue national inclusif, explique que "c'est une chance inégalée que le peuple accepte de s'exprimer sur nos préoccupations majeures de l'heure et d'offrir des pistes de solution dans la courtoisie et dans le respect de l'état de droit".
"Cette chance, nous devons la saisir de toutes nos forces pour la traduire en avancées irréversibles pour notre démocratie, en faveur de la consolidation de l'état de droit et de la bonne gouvernance".
Après avoir remercié les organisateurs, le président IBK a planté le décor du dialogue en sa manière. "Il s’agira pour vous d’ausculter le pays pour voir quel est son mal, d’où nous vient-il et comment le soigner. Vous êtes une force de propositions. Et le peuple attendra de vous que votre congrès ne soit pas un congrès de plus, mais le congrès qu’il fallait pour mieux asseoir notre processus démocratique, adapter nos institutions, corriger notre gouvernance, stabiliser notre pays, renforcer notre commune volonté de vivre en commun".
Pour le président IBK, la crise que traverse le Mali depuis 10 ans, a laissé des séquelles, qu'il faut soigner. "Il est désormais incontestable que de nouvelles légitimités se font jour qui gagnent le cœur des populations, avec un nouveau système de justice même si cela s’appelle charia, d’administration et d’enseignement".
"L’Etat tel qu’il est questionné, ébranlé dans ses fondements. Vos assises doivent mieux analyser et traiter la demande de mieux d’Etat que le processus de décentralisation, réforme majeure du Mali démocratique, a permis de déceler. Car dans nos villages, nos communes, aux yeux de nos populations, plus rien, ne peut être comme avant. Qu’on se le tienne pour dit !"
Cette rencontre va se dérouler sans la participation de plusieurs acteurs politiques et syndicaux qui estiment que ce dialogue est "faussé". C’est le cas du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, qui a estimé jeudi que ce dialogue était "de la pure communication politique" et "une mise en scène".
A l'inverse, les groupes armés signataires de l'accord d'Alger prennent part aux travaux.