L'armée congolaise traque les rebelles du Front démocratique de libération du Rwanda (FDLR) dans les deux provinces du Kivu, l'un des multiples conflits qui agite l'est de la RDC frontalier du Rwanda et de l'Ouganda.
"Grâce à l'armée congolaise, les jours des FDLR sont comptés", s'est félicité sur Twitter le ministre rwandais en charge de l'Afrique de l'Est, Olivier Nduhungirehe.
Le Rwanda avait déjà salué en septembre la mort du chef des FDLR, Sylvestre Mudacumura, annoncée par l'armée congolaise, l'un des signes du réchauffement diplomatique entre Kinshasa et Kigali.
Les FDLR regroupent d'anciens membres des forces armées rwandaises (FAR) et d'ex-miliciens qui ont fui dans l'est du Congo après le génocide de 800.000 Tutsi en 1994. Kigali les accuse d'être des génocidaires.
Dans un communiqué dimanche, le FDLR a condamné "l'accord conclu" entre le président rwandais Paul Kagame et le président congolais Félix Tshisekedi "pour massacrer les réfugiés rwandais dans l'est de la RDC".
Le communiqué a été authentifié auprès de l'AFP par deux experts de l'est de la RDC.
Le FDLR accuse aussi "les envahisseurs de la RDC dont le gouvernement rwandais" de "perpétuer leur plan d'occupation de la RDC (ou sa balkanisation)".
Cette rhétorique rejoint celle d'une partie de l'opinion publique congolaise qui accuse le Rwanda d'être à l'origine des troubles dans l'est de la RDC.
L'ancien Premier ministre congolais, Adolphe Muzito, a déclaré fin décembre qu'il fallait "faire la guerre au Rwanda pour rétablir la paix dans la région".
Début janvier, l'archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, a dénoncé "un plan de balkanisation" derrière l'arrivée en RDC d'"immigrés rwandais".
"Les déclarations des politiciens et de certains hommes d'église sur un plan de balkanisation du Congo sont des propos irresponsables et infondés. C'est une obsession dangereuse dans la mesure où il s'agit de créer un certain malaise entre les deux pays", avait réagi un porte-parole du gouvernement rwandais.
"Évidemment, il ne manquait plus que les génocidaires #FDLR, qui terrorisent les Congolais à l'est de la RDC depuis 1994, pour profiter de la brèche qui leur a été ouverte par des politiciens et hommes d'église irresponsables!", a résumé lundi le ministre rwandais sur Twitter.