A l'Aéroport international de Ouagadougou, les derniers passagers à destination d’Abidjan s’apprêtent à embarquer. Ceux en provenance de Dakar viennent d’atterrir.
Beaucoup sont au courant de l’existence d’une épidémie respiratoire aigüe, appelée Coronavirus. Elle suscite beaucoup d’inquiétude chez les voyageurs surtout que la contamination, de personne à personne, est favorisée par la mobilité des populations à travers le monde.
Mouhamadou Siribié, médecin épidémiologiste et chercheur burkinabè, vient de rentrer de la capitale sénégalaise. "Depuis quelques jours, il y a eu des contaminations qui ont été déclarées à travers le monde. Cette maladie infectieuse constitue une menace car la contamination se fait entre personnes par voie respiratoire et au contact. La population étant très mobile, il va falloir essayer de circonscrire au mieux la maladie afin qu’elle ne puisse pas se répandre rapidement", a-t-il expliqué, à sa descente d’avion.
Selon Abdramane Soura, professeur à l’université de Ouagadougou, il y a une forte interpellation des Etats africains à renforcer les mesures de contrôle et de sécurité aux frontières.
"Je reviens d’une mission de Dakar et c’est de là que j’ai appris l’existence de ce virus. Cela nous interpelle sur les mesures de sécurité et de contrôle au niveau de nos Etats pour éviter une certaine propagation, surtout que la population n’est pas assez bien instruite. En général, ce sont les voyageurs qui transportent les virus et qui les ramènent au pays. Les mesures de sécurité doivent prévaloir partout où on va et je pense qu’on doit renforcer les contrôles à la frontière également. Et comme on l’a vu au temps d’Ebola, il doit y avoir des mesures qui permettent de détecter rapidement si quelqu’un a des signes probables de la maladie", a-t-il insisté.
Etant donné le mode de contamination, les flux migratoires doivent être contrôlés selon Soumaïla Sinaré. "Pour éviter le coronavirus au Burkina, il faut surveiller avec rigueur la migration. Le monde est un village planétaire. On peut être en Chine aujourd’hui et être ici demain", rappelle-t-il.
Les autorités burkinabè semblent avoir pris des précautions. Les mesures de surveillance épidémiologique ont été renforcées notamment aux points d’entrée sur le territoire.
"Nous avons déjà donné des directives au niveau des directions régionales de la santé et des hôpitaux pour renforcer la surveillance et renforcer les mesures de prévention et de contrôle de l’infection, et aussi dans la surveillance dans les points d’entrée, notamment les aéroports", a précisé le docteur Isaïe Medah, directeur général de la santé publique.
"A l’aéroport de Ouagadougou comme à l’aéroport de Bobo Dioulasso, nous disposons de caméras thermiques et les équipes sont renforcées aujourd’hui pour pouvoir assurer le contrôle de la température des passagers. Donc nous avons déjà un cadre de préparation et nous avons aussi l’expérience que nous avons vécue en 2014 et 2015 lors de la menace Ebola", a conclu le DG.
A l’aéroport international de Ouagadougou, le dispositif de contrôle du coronavirus est déjà en marche. Tous les passagers sont soumis à un contrôle de leur température avant leur embarquement ou à leur atterrissage sur le sol Burkinabè.