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L'adoption de l'identification biométrique fait grincer les dents aux Tchadiens


Mahamat Abbali Salah, ministre en charge de la sécurité publique, au Tchad, le 12 janvier 2020. (VOA/André Kodmadjingar)
Mahamat Abbali Salah, ministre en charge de la sécurité publique, au Tchad, le 12 janvier 2020. (VOA/André Kodmadjingar)

Au Tchad, les usagers des services publics devraient faire face à moins de tracasseries pour se faire établir des documents administratifs. Le gouvernement a mis en place une agence qui s’occupe désormais de l’enregistrement des actes d’état civil, des cartes d’identité, des passeports informatisés et bien d’autres documents administratifs.

Créée en mars 2016, l’Agence nationale de titre sécurisé a pour mission de répondre aux besoins de l’administration en matière d’identification des personnes.

Les usagers des services publics face aux documents administratifs
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D’un coût estimé à plus de 16 milliards francs CFA, cette technologie permet de constituer les registres d’état civil en collectant, sécurisant et protégeant les données biographiques des individus vivant sur le territoire tchadien et des Tchadiens vivant à l'étranger. Pour éviter la falsification, un numéro national d’identification sera désormais attribué à chaque personne.

Onze centres ont été créés à travers le territoire tchadien et les données sont mises en réseau dans un système informatisé. Fooyahta Moundai, directeur général de l’Agence nationale de titre sécurisé, a déclaré que les éléments biométriques sont constitués des reconnaissances faciales et des empreintes digitales rattachées à un numéro biométrique. A partir de ces éléments, souligne-t-il, l’identité de la personne sera fixée de façon précise sans aucun risque de falsification.

Mais cette agence est loin de faire l'unanimité. Le président de la Dynamique citoyenne pour la protection des droits du consommateur, Moussa Mahamat Mahadi, est pessimiste.

"Si cette agence devrait être un 'ouf' de soulagement pour les usagers des services publics, je me réjouis à 100%. Mais il ne faudrait pas que les individus jouent l’intermédiaire entre l’institution en question et les usagers", a-t-il insisté.

En 2017, l'administration Trump avait mis le Tchad sur la liste des pays dont les ressortissants devraient être interdits de visa pour les États-Unis. Même si elle a été annulée par la suite, la décision était justifiée en partie par le fait que les documents tchadiens présentaient des garanties de sécurité "inadéquates". Selon Mahamat Abbali Salah, le ministre tchadien de la Sécurité publique, la création de cette agence permettra de corriger cette lacune et bien d’autres.

A travers cette agence, souligne le ministre, les Tchadiens auront désormais des documents d’identité et de voyage conformes aux normes internationales. Par ailleurs, ajoute-t-il, les bases de données de ces registres permettront d’avoir un fichier électoral fiable et actualisé.

A en croire les autorités tchadiennes, l’agence peut produire chaque jour 15.000 enrôlements, 550 passeports et plus de 5.000 cartes d’identité.

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