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Les élections locales camerounaises sous la menace des séparatistes en zones anglophones


Bernard Okala Bilai, gouverneur du Sud-Ouest, fait le point sur la situation sécuritaire avant les élections, à Yaoundé, le 5 février 2020. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)
Bernard Okala Bilai, gouverneur du Sud-Ouest, fait le point sur la situation sécuritaire avant les élections, à Yaoundé, le 5 février 2020. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

Dans les zones anglophones du Cameroun, des menaces pèsent sur la sécurité des élections législatives et municipales prévues pour le 9 février. Selon les autorités, les séparatistes auraient mis en exécution un projet visant à troubler le processus électoral dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Une caravane de campagne du RDPC (Rassemblement démocratique du Peuple camerounais), le parti au pouvoir, a été attaquée le week-end dernier dans la région du Sud-Ouest. Elle se rendait à Mbengwi dans la région du Nord-Ouest. Des hommes se réclamant de l’une des branches armées des séparatistes anglophones ont revendiqué cette attaque.

Quelques jours avant, lors de la première semaine de campagne électorale, un autre groupe armé a incendié une antenne de Elections Cameroon, l’organe électoral, à Tombel, dans le département du Koupé Maneguba, région du Sud-Ouest.

Mais le gouvernement camerounais n’entend pas céder à la panique. "Les élections se tiendront partout, c’est une instruction présidentielle. Il y’a un encadrement sécuritaire, et si cet encadrement sécuritaire mérite d’être renforcé, il sera renforcé", a déclaré Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale.

En janvier dernier, plus de 700 gendarmes et militaires ont été déployés en renfort pour sécuriser le processus électoral dans les deux régions anglophones.

Mais sur des vidéos de propagande diffusées sur Facebook, des personnes présentées comme des partisans du parti au pouvoir ont été contraintes à se laver avec de la poussière sous la menace des séparatistes.

Pour Adolphe Lele Lafrique, gouverneur de la région du Nord-Ouest, il s'agit d'actes isolés qui se limitent à quelques localités. "Toutes les mesures ont été prises pour premièrement sécuriser ces points chauds. Dans la perspective des élections, les autorités travaillent en concertation avec les populations, les chefs traditionnels, certaines élites de bonne volonté pour ramener une situation normale dans ces points chauds", a-t-il confié à VOA Afrique alors qu’il assistait à une conférence des gouverneurs de régions à Yaoundé.

Les velléités des leaders séparatistes contre le double scrutin du 9 février prochain font peser le risque d’un faible taux de participation. Mais les autorités de cette région pensent que les populations locales vont participer massivement au vote.

"Les populations qui avaient déserté leurs localités sont en train de rentrer parce qu’elles ont pris conscience d’un certain nombre de faits qui étaient à leur défaveur. Elles ont compris que tout ce que les sécessionnistes leur disaient n’étaient pas pour construire leur avenir", soutient Bernard Okala Bilaï, gouverneur du Sud-Ouest.

Les deux régions anglophones du Cameroun ont 35 sièges de députés sur les 180 dont le pays dispose au total. La crise dans cette partie du Cameroun a impacté particulièrement le Social Democratic Front (SDF) qui y a son fief électoral.

Lors de l’élection présidentielle de 2018, malgré les mesures de sécurité prises par Yaoundé, le taux de participation dans le Nord-Ouest et dans le Sud-Ouest était de 5,36% et 15,94% respectivement.

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