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Une agence de l'ONU cherche 1,7 milliard de dollars pour soutenir l'agriculture


Un agriculteur inspecte la récolte dans sa ferme à Senekal, Afrique du Sud, le 29 février 2012. (Reuters)
Un agriculteur inspecte la récolte dans sa ferme à Senekal, Afrique du Sud, le 29 février 2012. (Reuters)

Le Fonds international de développement agricole (Fida), une agence onusienne qui soutient l'agriculture dans les pays en développement et lutte contre la pauvreté, demande mardi à ses 177 Etats-membres une contribution de 1,7 milliard de dollars.

Les pays riches peuvent lutter contre la faim mais aussi contre les migrations induites par le réchauffement climatique en aidant un paysan du Malawi à s'équiper d'outils ou des jeunes au Bangladesh à devenir éleveurs de volaille, souligne le président du Fida, Gilbert Houngbo.

Le Fonds international de développement agricole (Fida), une agence onusienne qui soutient l'agriculture dans les pays en développement et lutte contre la pauvreté, demande mardi à ses 177 Etats-membres une contribution de 1,7 milliard de dollars pour la période 2022-24, un budget en augmentation de plus de 50% sur la période précédente.

"Les besoins ont beaucoup augmenté" depuis le dernier appel de fonds, avec la reprise de l'augmentation de la faim dans le monde, a expliqué le président du Fida, Gilbert Houngbo, à l'AFP lors d'un entretien donné depuis Rome où siège cette agence.

"Ce qui nous amène à lancer un appel d'autant plus exceptionnel que les défis liés au climat s'accumulent".

Il est important de "poser des actes à la hauteur de la situation" car 80% des pauvres de la planète vivent dans des zones rurales, alors que les petits producteurs agricoles produisent 50% des calories produites dans le monde, souligne M. Houngbo.

"Notre objectif est de montrer que tous ces sujets sont reliés, il ne faut pas les traiter en silo", ajoute-t-il. Selon lui, il est "impossible d'éradiquer la pauvreté dans le monde", l'un des objectifs affichés de l'Onu, "si on ne commence pas par les petits producteurs".

"Les petits agriculteurs sont pleinement touchés par les changements climatiques: pour l'atténuation comme pour l'adaptation, il faut aider le monde rural" des pays en développement, dit-il. "Or, l'essentiel des fonds climat sont consacrés à ceux qui émettent" des gaz à effet de serre, fait-il valoir.

Secteur privé impliqué

Lors de sa précédente reconstitution de fonds en 2017 pour la période qui se termine en 2021, le Fida avait obtenu 1,1 milliard de dollars de contributions financières volontaires.

Jusqu'à présent, les plus gros donateurs sont les pays du G7 et les pays nordiques qui représentent près de trois quart du budget de base du Fonds, ainsi que la Chine, les Pays-Bas, l'Inde, l'Arabie Saoudite, la Suisse, l'Irlande ou l'Autriche, a indiqué M. Houngbo.

Son appel sera officiellement lancé lors du 43e conseil des gouverneurs du Fida qui se tient jusqu'à mercredi à Rome.

La "contribution de base" venant des Etats est ensuite complétée par les remboursements des prêts octroyés par le Fida, des prêts et co-financements venant des Etats bénéficiaires de prêts et dons, d'institutions multilatérales et du secteur privé.

Au cours de l'entretien à l'AFP, M. Houngbo a signalé l'invitation de la fondation Bill et Melinda Gates, active notamment dans le domaine des semences en Afrique, ainsi que du groupe agroalimentaire américain Mars, qui s'implique sur les sujets liés à la culture du cacao, en tant qu'observateurs lors du conseil à Rome.

Le Fida a l'ambition de doubler son impact d'ici 2030 pour aider plus de 250 millions de personnes vivant dans des zones rurales à augmenter d'au moins 20% leurs revenus.

Alors que le nombre de personnes souffrant de la faim augmente de nouveau depuis 2015, la Banque mondiale estime que le changement climatique pourrait pousser plus de 100 millions de personnes dans la pauvreté, la moitié du fait de l'impact sur l'agriculture (aridification, baisse des rendements, etc.).

Pour M. Houngbo, il est essentiel d'investir dans la transformation alimentaire et les infrastructures de stockage en Afrique notamment ou jusqu'à 40% de la production alimentaire est perdue ou gaspillée faute d'équipements.

"Nous pouvons transformer le système alimentaire en développant aussi des éléments de technologie utilisables par des petits producteurs faiblement éduqués et à un prix abordable, comme des panneaux solaires mobiles" a-t-il dit.

"Au Mali, nous avons lancé un projet, avec des publicités à la radio, pour financer des projets individuels de jeunes désireux de monter leurs propres activités, nous avons soutenu plus de 3.000 projets d'entrepreneuriat générateurs de revenus en milieu rural", a rappelé M. Houngbo. Le Fida a des programmes similaires au Bangladesh, au Nigeria, au Cameroun, et au Togo.

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