Pour la sixième année consécutive la compagnie aérienne Ethiopian Airlines a effectué dimanche un vol d'Addis Abeba à Washington avec un équipage entièrement féminin, en commémoration de la journée internationale de la femme.
"Ethiopian Airlines a pour objectif de montrer aux filles africaines qu'il n'y a pas de professions réservées aux hommes et de les inciter à n'avoir aucune limite à leur rêve de devenir ce qu'elles veulent", a déclaré Rahel Assefa, vice-président marketing de la compagnie aérienne. "En bref, comme nous le disons chez nous à Ethiopian, ce jour-là, nous volons pour inspirer."
La plus imposante compagnie aérienne en Afrique a fait de l'embauche de femmes une priorité et a déclaré que 40% de ses employés sont des femmes, dont 32% dans des postes de direction. On y trouve des femmes pilotes, des techniciennes d'aéronefs, des ingénieurs, des régulateurs de vol, des contrôleurs de charge et des opératrices de rampe.
Selon Rahel Assefa, trop de jeunes Africaines pensent que leur seule valeur est de se marier et de mener une vie de femme au foyer.
"Lorsque leurs frères sont envoyés à l'école, les filles sont généralement retenues à la maison, pour aider et se préparer à être une bonne épouse, une bonne mère, une bonne femme au foyer", a-t-elle déclaré. "Beaucoup de travail est nécessaire pour éduquer les parents et les communautés en général, pour leur faire comprendre que leurs filles sont capables d’accomplir tout ce que leurs fils peuvent."
La capitaine Amsale Gualu, qui a piloté le vol transatlantique, est devenue la première femme commandante de bord de l'histoire de l'Éthiopie en 2010. Pour elle, il est important que les femmes se soutiennent mutuellement dans des domaines divers où elles sont sous-représentées.
"Le réseautage est essentiel. Les femmes devraient avoir une connexion entre elles et échanger des idées", a-t-elle déclaré au service amharique de VOA. "Il faut aussi se soutenir mutuellement. Par exemple, lorsque nous volons avec un équipage entièrement féminin, même lorsqu'il existe des procédures standard, c’est magique."
La commandante de bord a déclaré qu'au moment du premier vol entièrement féminin en 2015, il n'y avait que huit femmes pilotes au sein de la compagnie aérienne. Aujourd'hui il y en a 20 et 24 autres sont en formation.
"Le changement est arrivé. Les femmes se soutiennent mutuellement, nous avons nos propres groupes et nous démontrons ce qui est possible. Lorsque nous nous soutenons mutuellement, nous prouvons que c’est à nous d’illustrer le possible", a-t-elle déclaré.
Éduquer une femme, former toute une nation
Selon l'ambassadeur éthiopien aux États-Unis, Fitsum Arega, le Premier ministre du pays Abiy Ahmed a fait de la promotion de la femme une priorité. Son équipe est composée à 50% de femmes. C’est également une dame qui occupe la présidence d’Ethiopie et une autre le poste de juge en chef de la Cour suprême.
"Il y a un proverbe africain qui dit: ‘Si vous éduquez un homme, vous éduquez une personne. Si vous éduquez une femme, vous éduquez une nation’ ", a déclaré Fitsum Arega.
Il a ajouté que l'autonomisation des femmes est un coup de pouce à l'économie nationale.
"Lorsque la moitié de la population a accès à l'enseignement supérieur et s'engage activement dans l'économie formelle, cela accélère l'innovation technologique, la productivité et la prospérité économique, qui à leur tour auront un effet multiplicateur de grande envergure sur les familles, les communautés et l'ensemble de la population nation ", a-t-il dit. L'hôtesse principale du vol, Bizuayehu Yilma, a déclaré qu'il y avait un sentiment spécial à bord. Elle espère que ce vol symbolique va inspirer les femmes du monde entier.
"Toute femme peut atteindre n'importe quelle position qu'elle aspire à atteindre", a-t-elle déclaré.
"Ce n'est pas de la charité mais plutôt le devoir et la responsabilité de tous. Tout le monde devrait nous soutenir. C'est une démonstration de notre force et de la façon dont nous pouvons nous tenir sur un pied d'égalité. Je pense donc que nous avons donné une grande leçon à tous."
(Article rédigé par Habtamu Seyoum et Eden Geremew, avec des contributions du service amharique de la VOA. Adapté de l’anglais par VOA Afrique.)