L'ancien vice-président de Barack Obama, 77 ans, dont les débuts de campagne avaient été difficiles, a repris la tête de la course destinée à désigner l'adversaire de Donald Trump à la présidentielle du 3 novembre.
Arrivé en tête en Caroline du Sud, puis dans dix des 14 Etats du "Super Tuesday" il y a une semaine, il engrange depuis les ralliements et s'envole dans les sondages.
Ce vétéran de la politique américaine au programme modéré disposait lundi d'une avance de 16 points sur le sénateur socialiste Bernie Sanders, 78 ans, qui prône une "révolution politique", selon une moyenne des enquêtes d'opinion réalisée par le site RealClearPolitics.
Mardi, les électeurs démocrates de six Etats, parmi lesquels le Michigan occupe une place de choix, sont appelés à les départager dans un scrutin qui pourrait conforter la dynamique en faveur de Joe Biden.
Cet Etat industriel de la région des Grands Lacs, durement frappé par la crise de l'automobile, avait toutefois donné tort aux sondages, en offrant la victoire à Bernie Sanders face à l'ancienne secrétaire d'Etat Hillary Clinton lors de la primaire démocrate de 2016.
Le sénateur socialiste, qui accuse un retard de 22,5 points en moyenne sur Joe Biden dans le Michigan, mise sur un réseau de bénévoles tout acquis à sa cause pour y créer de nouveau la surprise.
Pour redonner de l'élan à sa campagne, il lui faudrait aussi rafler la mise dans l'Etat de Washington, où les électeurs semblent indécis, et peut-être dans l'un des quatres autres Etats en jeu: Dakota du Nord, Idaho, Mississippi, Missouri.
- "Stupides" -
Lundi les deux hommes ont sillonné le Michigan s'attachant à marquer leurs différences mais se gardant d'attaques trop frontales. L'un et l'autre se sont engagés à soutenir le vainqueur de la compétition contre Donald Trump, cible de leurs principales piques.
"On doit se battre mais on ne peut pas devenir comme l'autre équipe", celle des républicains, a souligné Joe Biden lors d'une réunion publique dans la ville de Flint.
Les Américains ne "veulent pas d'une révolution", a-t-il toutefois lancé, en se posant comme un pragmatique capable de réconcilier un pays divisé comme jamais.
De son côté, Bernie Sanders a participé à une table-ronde sur le nouveau coronavirus, qui a contaminé plus de 600 personnes et fait au moins 26 morts aux Etats-Unis.
Epinglant les déclarations selon lui "stupides" du président sur le virus, il en a profité pour vanter ses promesses d'assurance maladie universelle qui donnerait à chaque Américain "un droit à la santé".
Depuis le début de cette crise sanitaire, des école sont été fermées et de nombeux Américains placés en quarantaine, mais la campagne présidentielle n'a pas encore été affectée.
- "Rassemblement" -
Près de trente prétendants, dont de nombreuses femmes et élus des minorités, s'étaient lancés dans la course à l'investiture démocrate. Faute de succès dans l'opinion et de ressources suffisantes, certains avaient jeté l'éponge avant les premiers votes des primaires.
D'autres, comme le milliardaire Michael Bloomberg ou la sénatrice Elizabeth Warren, ont abandonné après avoir essuyé des échecs cuisants lors du Super Tuesday.
Ces défections laissent les deux septuagénaires seuls en lice avec l'élue du Congrès Tulsi Gabbard qui s'accroche malgré des résultats confidentiels.
A l'exception d'Elizabeth Warren qui n'a pas fait connaître sa préférence, les anciens grands candidats se sont ralliés à Joe Biden: Michael Bloomberg, Pete Buttigieg, Amy Klobuchar, Kamala Harris et, encore lundi, Cory Booker.
Tous jugent qu'il est le plus à même de battre Donald Trump et appellent les démocrates au "rassemblement" pour éviter que le milliardaire républicain n'emporte un second mandat.
Le programme de gauche de Bernie Sanders, sur l'assurance maladie ou la gratuité des études, est perçu comme "révolutionnaire" aux Etats-Unis et l'establishment démocrate craint qu'il n'effraie les électeurs centristes.
Quel que soit le candidat choisi, Donald Trump, qui peut compter sur de bons résultats économiques, est prêt à en découdre et a déjà affublé ses rivaux potentiels de sobriquets de son choix: "Bernie le fou" et "Joe l'endormi", en prélude à une campagne qui s'annonce âpre.