Un haut gradé ougandais, qui avait récemment annoncé vouloir se présenter à l'élection présidentielle de 2021 face au sortant Yoweri Museveni, a été arrêté pour trahison, a-t-on appris vendredi auprès de la police.
Le général Henry Tumukunde, un ancien ministre qui s'était déjà par le passé souvent opposé au chef de l'État, a été arrêté "sous l'accusation de trahison", a annoncé à l'AFP Fred Enanga, le porte-parole de la police.
"L'enquête se poursuit et la procédure judiciaire est en cours pour qu'il comparaisse devant un tribunal dès que les investigations seront achevées", a-t-il ajouté, sans donner de précisions sur ce qui est reproché au général.
"Mon bureau et ma résidence sont en état de siège. On m'arrête pour des accusations de trahison présumée", avait twitté jeudi soir le général, âgé de 60 ans. Il avait annoncé sa candidature à la présidentielle le 3 mars.
Le général Tumukunde avait combattu aux côtés du président Museveni dans la guérilla qui avait mené ce dernier au pouvoir en 1986.
Il avait déjà été arrêté pour trahison en 2005 après s'être publiquement opposé à une tentative de M. Museveni de modifier la Constitution afin d'obtenir le droit de se présenter pour un troisième mandat.
Il avait passé six années dans une prison militaire, avant d'être placé en résidence surveillée pour deux ans. Les charges à son encontre avaient été abandonnées en 2013 et deux ans plus tard il était revenu dans les bonnes grâces du président.
Il avait mené une campagne controversée pour la réélection de M. Museveni en 2016, dispersant les rassemblements de l'opposition et se déplaçant dans des convois lourdement armés pour appeler la population à voter en faveur du chef de l'État.
Après l'élection, il avait été nommé ministre de la Sécurité, un poste qu'il a occupé jusqu'en 2018.
M. Museveni, 75 ans, est le seul président que la plupart des Ougandais connaissent, dans un pays où un habitant sur deux a moins de 16 ans.
A l'initiative du parti au pouvoir, la Constitution a récemment été modifiée pour supprimer la limite d'âge pour briguer la présidence, l'autorisant ainsi à se présenter pour un sixième mandat en 2021.