Au cours des quatre derniers jours, 3.943 Vénézuéliens sont rentrés en traversant la frontière terrestre avec la Colombie et "la majeure partie d'entre eux venaient de Colombie, d'autres d'Equateur et du Pérou", a déclaré Freddy Bernal, représentant du président Nicolas Maduro dans l'Etat de Tachira (ouest), frontalier de la Colombie.
Poussés par la crise du coronavirus à rentrer dans leur pays, ces migrants s'étaient établis à l'étranger pour fuir la crise économique au Venezuela. Selon l'ONU, 4,9 millions de Vénézuéliens ont émigré depuis fin 2015.
Une fois la frontière traversée, ils sont placés en quarantaine pendant deux semaines dans des écoles transformées en centres d'accueil, pour s'assurer qu'ils ne sont pas contaminés par le nouveau coronavirus, a ajouté M. Bernal lors d'une allocution à la télévision.
"Chaque site est transformé en complexe où règne une stricte sécurité militaire", a-t-il expliqué. "Personne ne peut sortir, ni entrer. Ce ne sont pas des camps de vacances, ni des centres de remise en forme. Ce sont des centres qui observent des mesures de sécurité strictes".
Pour l'heure, dix centres ont été ouverts. Mais les conditions dans lesquelles les migrants sont accueillis a suscité de fortes critiques de la part de l'opposition vénézuélienne.
Le représentant diplomatique de l'opposant Juan Guaido en Colombie, Tomas Guanipa, a qualifié ces centres de "camps de concentration". Le pouvoir chaviste place "nos concitoyens (dans des centres) surpeuplés. Ils dorment à même le sol, sans aucune hygiène et tout ça pour faire un spectacle politique", a-t-il écrit sur Twitter.
Le Venezuela a comptabilisé 171 cas confirmés d'infection au nouveau coronavirus et neuf décès liés à la maladie.