Après le 10 juin, le déconfinement sera "progressif" et prendra en compte "les écarts de contamination entre régions", a annoncé le Premier ministre, sans donner plus de précisions.
"La situation sanitaire est stable mais pas totalement rassurante", a-t-il déclaré devant les chambres du Parlement, à deux jours de l'échéance de l'état d'urgence sanitaire instauré le 20 mars dernier et renforcé par un couvre-feu pendant le ramadan, qui a débuté fin avril.
"Ce qui est inquiétant, ce sont les foyers de contamination qui continuent d'apparaître de temps à autre" dans les familles ou les usines, a poursuivi le Premier ministre.
Le Maroc compte officiellement lundi 6.939 cas de contamination et 192 décès pour un peu moins de 100.000 tests.
"Nous avons aussi constaté un certain relâchement dans le respect du confinement", a ajouté M. El Othmani.
Pour se déplacer, les Marocains doivent d'abord en obtenir l'autorisation et le port du masque est obligatoire. Les contrôles policiers sont fréquents et le non-respect des restrictions est passible d'un à trois mois de prison, parfois assortis d'une amende.
Les autorités ont cessé de publier le nombre d'interpellations quotidiennes. Fin avril, elles en avaient comptabilisées plus de 85.000.
Selon le Premier ministre, le confinement a "permis d'éviter 200 décès et environ 6.000 contaminations par jour" dans ce pays de 35 millions d'habitants.
"Nous resterons flexibles et reviendrons en arrière si l'apparition de foyers (de contamination) venait à s'accélérer. Les règles de distanciation sociale et le port obligatoire du masque dans les espaces publics resteront en vigueur", a-t-il dit, précisant qu'une application de traçage des contacts des cas positifs allait être lancée, "en phase avec la réglementation sur le respect des données personnelles".
Il a aussi annoncé un projet de loi de finances rectificative "pour préparer la relance de l'économie", sans détailler ce plan de relance.
Les milieux économiques ont appelé ces derniers jours à une reprise des activités, alors que la pandémie a mis à l'arrêt quelque 132.000 entreprises, soit environ 60% du secteur structuré.
Environ 950.000 salariés sont temporairement en arrêt de travail et au moins 4,3 millions de familles sont privées de revenus tirés du secteur informel ou d'emplois précaires.
Toute une panoplie d'aides directes ou indirectes ont été déployées par l'Etat marocain pour les entreprises, salariés et travailleurs au noir affectés.