"Nous sommes en train de confectionner notre dossier de plainte, et nous allons nous conformer à la loi, et demain (mardi) ou après-demain (mercredi) nous allons déposer (notre recours) pour que la Cour (constitutionnelle) se prononce sur les fraudes massives qui ont émaillé cette mascarade électorale", a déclaré à l'AFP le porte-parole du Conseil national pour la liberté (CNL), Thérence Manirambona.
M. Ndayishimiye a remporté la présidentielle de mercredi avec 68,72% des voix contre 24,19% à M. Rwasa, qui arrive en deuxième position (sur sept candidats), selon les chiffres officiels annoncés lundi après-midi à la télévision par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Le CNL a boycotté la proclamation des résultats pour "ne pas cautionner cette mascarade", a-t-il ajouté, évoquant "un scrutin non crédible".
Le porte-parole a affirmé que son parti arrivait en tête des compilations des résultats réalisés en interne par le CNL, mentionnant des scores de 57% ou 58% des voix selon le scrutin. Les Burundais étaient appelés mercredi à élire leur président, leurs députés et leurs conseillers communaux.
En cas de recours infructueux de l'opposition, le général Ndayishimiye, 52 ans, succèdera au président Pierre Nkurunziza. Au pouvoir depuis 2005, celui-ci avait décidé de ne pas se représenter pour un quatrième mandat, et l'avait adoubé comme son "héritier".
Le successeur de M. Nkurunziza doit être investi en août pour un mandat de sept ans renouvelable une fois, à la fin du mandat du président sortant.
En 2015, la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé avait plongé le pays dans une crise politique majeure qui a fait au moins 1.200 morts et poussé à l'exode quelque 400.000 Burundais.
Le Burundi est d'ailleurs toujours sous le coup de sanctions de ses principaux bailleurs de fonds (UE, Belgique, Allemagne...).