Munis de haut-parleurs, des policiers en patrouille ont appelé la population à "quitter la ville et à rentrer chez elle", ont constaté des journalistes de l'AFP.
"Récemment, on se déplaçait librement avec des lettres d'exemption des employeurs, mais aujourd'hui les choses sont différentes", a témoigné un Zimbabwéen, Kuda Vheremu, patron d'une société d'informatique.
Dans un communiqué mardi, la police a annoncé le renforcement de ses patrouilles pour faire mieux respecter le confinement en vigueur.
"Seuls les services essentiels, les commerces formels et le secteur industriel ont le droit de fonctionner pendant cette période. Le reste de la population doit rester chez elle", a souligné la police.
Le porte-parole du gouvernement Nick Mangwana a de son côté expliqué que la police "ne faisait qu'appliquer les mesures en vigueur". "Le gouvernement n'a pas décrété un changement dans la régulation du confinement", a-t-il précisé sur Twitter. "Nous sommes toujours au niveau (d'alerte sanitaire) 2".
Le confinement est en vigueur depuis fin mars au Zimbabwe. Mais les mesures ont été assouplies en mai.
Depuis le début du confinement, la police a procédé à l'arrestation de 50.729 personnes, dont 1.324 lors de la seule journée de lundi pour infraction aux règles de lutte contre la pandémie.
Un total de 157 personnes se sont par ailleurs enfuies des centres de quarantaine mis en place dans le pays, selon la police.
Mardi, l'Association des médecins pour les droits humains au Zimbabwe (ZADHR) a dénoncé "les conditions déplorables" dans ces centres qui "ne sont pas désinfectés".
Trente-cinq des 96 femmes en quarantaine dans une école d'Harare ont ainsi dû être hospitalisées le 28 mai, selon la ZADHR.
A ce jour, 203 cas de Covid-19, dont quatre mortels, ont été enregistrés au Zimbabwe, pays d'Afrique australe en proie depuis le début des années 2000 à une très grave crise économique qui a provoqué l'effondrement de son système de santé publique.