Une coalition des organisations de la société civile a manifesté vendredi dernier devant le quartier-général de la police à Abuja pour protester contre la multiplication des cas de violence sexuelle contre les femmes dans le pays.
Les organisateurs appellent à une action du gouvernement pour mettre fin à la violence contre les femmes.
Une semaine plus tôt, trois cas de viol avaient été signalés au Nigeria.
Une étudiante de 22 ans de l'Université de Benin, dans l’Etat d’Edo, a été violée et tuée. Dans le sud-ouest, une adolescente de 18 ans a été violée par un groupe de cinq personnes et tuée à Ibadan. Dans l'État de Jigawa, la police a récemment arrêté 11 personnes pour viol d'une fillette de 12 ans.
Cette vague de crimes a provoqué de vives réactions et une grande indignation dans le pays. Des manifestations ont été organisées dans certaines villes pour protester contre la multiplication de ces cas de viol et d’assassinats de femmes.
"Nous sommes là pour dire non au viol. Nous sommes là pour dire non aux violences sexuelles. Et cet appel est aussi en direction de la communauté internationale pour dire que les étudiants Nigérians ont a l’unanimité décidé que la punition pour un auteur de viol doit être la peine de mort", explique Danielson Akpan, président de l’Association nationale des étudiants.
De nombreux Nigérians estiment que la police et le gouvernement ne font pas assez pour protéger les femmes contre les violences sexuelles.
"Le viol dans la société nigériane est une épidémie qui a dépassé des limites à cause de la négligence criminelle de diverses autorités et figures politiques pour la vie des jeunes filles et des femmes de la société", souligne Innocent Chukwuma, directeur régional de la Fondation Ouest Africaine Ford.
Peu d’arrestations sont effectuées jusqu’ici. Pourtant, au Nigeria, le viol est une infraction pénale.
Si l’accusé est reconnu coupable, il est passible d'une peine d'emprisonnement à perpétuité. Mais la Justice traîne souvent les pieds pour juger les auteurs de ces crimes et certains condamnés finissent par se retrouver dehors en toute liberté.