Depuis avril, "nous venons d'enregistrer huit incursions de militaires sud-soudanais" dans le territoire d'Aru, dans la province de l'Ituri (nord-est), a déclaré à l'AFP Innocent Magudhe, un responsable de la société civile locale.
La dernière incursion a eu lieu mercredi dans la chefferie de Kokwa, située à la frontière avec le Soudan du Soudan, a-t-il précisé.
Les soldats sud-soudanais "brûlent des maisons, pillent les biens de la population (vaches, motos...)" dans une zone où les militaires congolais ne sont présent qu'en nombre réduit, selon lui.
Plus au sud, dans la région voisine des deux Kivu, la présence des armées du Rwanda et du Burundi "a été constatée" au courant du mois d'avril, a écrit le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST) dans son rapport mensuel publié vendredi.
Dans le Nord-Kivu, l'armée rwandaise "a participé à la traque des rebelles hutu rwandais du Front démocratique pour la libération du Rwanda (FDLR-Foca), conjointement avec l'armée congolaise".
L'armée du Burundi est quant à elle intervenue au Sud-Kivu, "pour traquer les rébellions burundaises, notamment la Résistance pour un État de droit (RED-Tabara) avec l'appui d'autres groupes locaux", selon le KST.
"Il semble que l'objectif était de se prémunir contre les rébellions burundaises présentes au Sud-Kivu, notamment avant la présidentielle du 20 mai", au Burundi.
Le KST affirme s'appuyer sur "un réseau de chercheurs" et vérifier ces informations "avec de multiples sources fiables".
Les rumeurs persistantes d'incursions de militaires rwandais sur le sol congolais n'ont jamais été confirmées par les autorités de Kinshasa.
Fin avril, le président rwandais Paul Kagame les avait démenties lors d'une conférence de presse à Kigali.
Le rapport du KST fait aussi état de "85 meurtres de civils par des acteurs armés" en avril, dans les Kivu.