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Exactions des forces de l'ordre au Burkina: Washington menace d'arrêter sa coopération


Le secrétaire d'État adjoint pour l'Afrique, Tibor Nagy, lors d'une conférence de presse à l'ambassade des États-Unis à Addis-Abeba, le 30 novembre 2018. (Photo EDUARDO SOTERAS / AFP)
Le secrétaire d'État adjoint pour l'Afrique, Tibor Nagy, lors d'une conférence de presse à l'ambassade des États-Unis à Addis-Abeba, le 30 novembre 2018. (Photo EDUARDO SOTERAS / AFP)

Les Etats-Unis ont exigé mercredi une "action rapide" des autorités burkinabè contre les exactions commises par ses forces de l'ordre contre des civils sous couvert de lutte antiterroriste, menaçant sinon d'arrêter leur soutien sécuritaire au Burkina Faso.

"L'aide américaine pour la sécurité ne peut pas continuer sans une action" des autorités burkinabè "contre les abus", a déclaré dans un tweet le secrétaire d'Etat américain adjoint pour l'Afrique, Tibor Nagy, qualifiant de "très préoccupant" le dernier rapport de Human Rights Watch, publié ce mercredi, sur les "exécutions extrajudiciaires" de 180 personnes "par les forces de sécurité" dans le nord du Burkina Faso

"Sans une action rapide et approfondie, ces abus mettent en danger le partenariat avec les USA", a tweeté en écho l'émissaire américain pour le Sahel, Peter Pham.

Ces mises en garde accompagnent une déclaration de l'ambassade américaine à Ouagadougou, publiée sur sa page facebook, s'inquiétant "du nombre continu et croissant d'allégations d'abus".

"Les États-Unis sont profondément préoccupés par le nombre continu et croissant d'allégations d'abus et d'exécutions extrajudiciaires perpétrées par les forces de sécurité burkinabé, y compris celles documentées par Human Rights Watch" (HRW), déclare l'ambassade.

"Nous demandons instamment au gouvernement de lancer immédiatement une enquête indépendante", indique(t-elle, estimant qu'il "est impératif que les gouvernements respectent les normes de conduite les plus élevées et respectent la responsabilité de l’État de protéger ses citoyens". "Si et quand il ne le fait pas, il doit tenir les auteurs responsables de leurs crimes", poursuit l'ambassade.

Selon HRW, "des fosses communes contenant au moins 180 corps ont été découvertes au cours des derniers mois" autour de la ville de Djibo, dans le nord du Burkina Faso, une région en proie à d'incessantes et meurtrières attaques ed groupes jihadistes.

"Les preuves disponibles suggèrent l'implication des forces de sécurité gouvernementales dans des exécutions extrajudiciaires de masse", perpétrées sous couvert de lutte antijihadiste, selon HRW.

Les forces de l'ordre burkinabè ont été plusieurs fois accusées depuis trois ans de graves bavures et d'exécutions extrajudiciaires de civils dans leur lutte contre les groupes jihadistes.

Les attaques jihadistes, parfois entremêlés à des conflits intercommunautaires, ont fait plus de 1.100 morts depuis 2015, et contraint près d’un million de personnes à fuir leurs foyers.

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