Le PDCI, poids lourd de l'opposition en Côte d'Ivoire, a souhaité jeudi à Abidjan un "report" de la présidentielle d'octobre, afin d'ouvrir des négociations pour la mise en place d'une "commission électorale crédible".
"Pour la paix, la stabilité, la crédibilité du processus électoral, si nous devons repousser légèrement la date, nous n'y verrons pas d'inconvénient. L'essentiel c'est que nous garantissions un scrutin crédible", a déclaré à l'AFP le secrétaire exécutif chargé de la communication du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), Jean-Louis Billon, plaidant pour un report qui "n’excéderait pas 12 mois".
Pour M. Billon, "il faut que le pouvoir en place accepte de voir l'évidence", "qu'avec cette Commission électorale indépendante (CEI), nous n'aurons pas d'élections crédibles".
La Cour africaine des droits de l'Homme (CADH), saisie par l'opposition ivoirienne, a jugé il y a une semaine que les commissions électorales locales en Côte d'Ivoire (qui dépendent de la CEI nationale) étaient déséquilibrées en faveur du parti au pouvoir, qui en préside une large majorité.
Le gouvernement ivoirien estime lui que la CADH a jugé que la CEI était équilibrée et indépendante.
Le PDCI désignera son candidat à la présidentielle lors d'une "convention éclatée" qui doit s'ouvrir samedi. Son président, l'ancien chef de l'Etat Henri Konan Bédié, 86 ans, est le candidat unique, après l'invalidation d'une candidature rivale. Selon le quotidien Fraternité Matin, sa candidature devrait être officialisée à l'issue des conventions du parti le 26 juin.
M. Billon a sévèrement jugé la probable candidature de M. Ouattara à la présidentielle pour un troisième mandat, après la mort inattendue du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, qui était le candidat désigné du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir).
C'est "la preuve que son parti est à bout de souffle et dénué de cadres", a estimé M. Billon.
Le climat politique est tendu en Côte d'Ivoire avant la présidentielle qui doit se tenir en octobre, dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts.