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Les militaires camerounais et les séparatistes anglophones à nouveau accusés d’exactions


Remise des dons contre la Covid 19 par le Centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique Centrale aux déplacés internes de la crise anglophone recevant des dons à Mutenguene, le 24 juillet février 2020. (Credit photo /CHRDA )
Remise des dons contre la Covid 19 par le Centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique Centrale aux déplacés internes de la crise anglophone recevant des dons à Mutenguene, le 24 juillet février 2020. (Credit photo /CHRDA )

Parmi les victimes on compte 2 jeunes qui roulaient à moto non loin de Bamenda, 3 femmes et un nouveau-né ayant succombé à une grenade jetée par un militaire.

Des militaires camerounais et des séparatistes armés accusés d’exactions sur les populations civiles dans les deux régions anglophones. Ces exactions ont fait au moins 8 morts civils, d’après le rapport du Centre des droits de l'homme pour la démocratie en Afrique rendu public le 28 juillet dernier.

Selon le rapport, les exactions des militaires sur les civils ont été commises les 28 juin et 19 juillet 2020 dans les villages Ekona au sud-ouest, et Pinyin au nord-ouest du Cameroun.

Des militaires camerounais et des séparatistes accusés d’exactions sur les civils
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Deux habitants du village arrêtés et tués

Des témoins cités dans le rapport affirment, "deux civils ont été abattus en brousse à Ekona par des éléments du bataillon d'intervention rapide", une force spéciale de l'armée déployée dans la zone. Jonas Jimbong, 40 ans, revenait de son champ et Musi Basil, 33 ans, se trouvait devant sa maison, précise le rapport.

"Ils étaient plus 20 militaires à être arrivés dans le village qui était calme, les gens vaquaient à leurs activités quotidiennes, ils ont commencé à tirer, à fouiller les maisons", rapportent les cinq témoins exploités par le Centre des droits de l'homme pour la démocratie en Afrique.

Toujours selon des témoins, dans le village Pinyin au nord-ouest, 06 civils ont été tués lors d'une opération militaire contre les séparatistes armés dans ce village.

Parmi les victimes ce jour-là, "deux jeunes qui roulaient à moto entre les localités de Pinyin et Santa non loin de Bamenda, mais aussi trois femmes et un nouveau-né ayant succombé à une grenade jetée contre eux par un militaire à un poste de contrôle".

Des civils ont aussi dénoncé auprès du Centre des droits de l'homme pour la démocratie en Afrique, "le pillage de leurs boutiques et le vol de leur bétail, 16 vaches, 6 porcs et 4 chèvres".

Contacté par VOA Afrique, Kevin Akem Nkwain, responsable des droits de l’homme au Centre des droits de l'homme pour la démocratie en Afrique souligne que "la situation n'a pas évolué dans les régions anglophones depuis la tenue du grand dialogue national".

"Nous avons encore des arrestations arbitraires, des exécutions extra judiciaires, des gens continuent à être victimes des violences, dans plusieurs villages, chaque jour, il y'a quelque chose qui implique les séparatistes tout comme les militaires", ajoute-t-il.

Demandes de rançons

Le rapport mentionne également que des groupes séparatistes armés commettent des atrocités sur des populations civiles. Ils ont kidnappé au moins 60 personnes, donc des enfants âgés de 14 à 16 ans dans le département du Liebialem au Sud-ouest.

Le 20 juillet dernier, les séparatistes ont enlevé un enseignant qui se rendait à Bamenda pour superviser les examens officiels du General Certificate of Education.

L'armée camerounaise n’a pas encore réagi aux accusations contenues dans ce nouveau rapport. Mais le 5 juillet dernier sur le plateau de Equinoxe télévision, le porte-parole du ministère de la Défense avait qualifié le promoteur du Centre des droits de l'homme pour la démocratie en Afrique, l’avocat Agbor Bala Nkongho, "de personne pas crédible".

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