"Le matériel dans la salle de rédaction a été endommagé. Il s'agit de sept ordinateurs et d'un poste de télévision", a expliqué l'un des responsables du quotidien dakarois, Cheikh Oumar Ndao.
Dans son édition de lundi, Les Echos avaient affirmé en Une que Serigne Moustapha Sy, figure de l'influente confrérie musulmane des tidianes et président du Parti de l'Unité et du rassemblement (PUR), avait été "terrassé par le Covid-19" et admis à l'Hôpital Principal de Dakar.
Dans un communiqué, le secrétaire national de la jeunesse du PUR, Habib Ndiaye, a dénoncé des "mensonges éhontés" et affirmé que le président du PUR "est bien portant et se trouve quelque part sur la planète Terre en train de vaquer à ses occupations".
Dénonçant une "campagne de déstabilisation", il prévient le journal: "Laissez-le tranquille si vous voulez la paix (...) Un homme averti en vaut deux".
Le communiqué ne mentionne pas l'attaque qui a visé la rédaction des Echos.
Selon le responsable du journal interrogé par l'AFP, "quatre à cinq" assaillants sont arrivés dans les locaux des Echos vers 13H00 (locales et GMT). "Ils ont demandé l'auteur de l'article sur Moustapha Sy, ont proféré des menaces et endommagé le matériel", a dit M. Ndao, en précisant avoir été interrogé sur cet incident par la gendarmerie.
Le Conseil des éditeurs et diffuseurs de la presse au Sénégal (Cdeps) a condamné dans un communiqué une "agression ignoble" et rappelé à l'Etat son "devoir de protéger les journalistes et les maisons de presse".
Le PUR avait présenté un candidat lors de la présidentielle de 2019, l'informaticien et universitaire Issa Sall, proche du mouvement religieux dirigé par Serigne Moustapha Sy, qui avait recueilli 4% des voix.
Le Sénégal a officiellement déclaré 10.386 cas de coronavirus, pour 211 décès. Des personnes contaminées ont dénoncé publiquement la "stigmatisation" dont ils ont été victimes lorsque leur maladie a été connue.
Le Sénégal, pays d'Afrique de l'Ouest très majoritairement musulman, figure à la 49e place du le classement de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse, sur un total de 180 pays.