Huit personnes, deux Nigériens et six Français, ont été tuées dimanche par des hommes armés arrivés à moto dans la zone de Kouré dans la région de Tilabery au Niger, a-t-on appris de source officielle.
La zone, qui se trouve à une heure en voiture de Niamey sur la route nationale numéro 1, est un point d’attraction touristique, car elle abrite les derniers troupeaux de girafes d'Afrique de l'ouest et de nombreux chameaux sauvages.
"Parmi les huit personnes tuées au Niger, plusieurs sont des salariés d'Acted", a expliqué à l’AFP Joseph Breham, un avocat de l'ONG.
L'incident a eu lieu entre 11 et 12 heures le dimanche 9 août.
Dans un entretien avec le service haoussa de la VOA, le gouverneur de Tilabery, Tidjani Ibrahim Katchalla, a confirmé l'incident.
L'armée française a de son côté apporté un appui aux troupes nigériennes après cette attaque, a annoncé l'état-major des Armées dans la capitale française.
Le president du Niger, Mahamadou Issoufou, s’est entretenu au téléphone avec son homologue français Emmanuel Macron, selon Paris.
L'armée nigérienne a quadrillé la zone du crime, une vaste région boisée, survolée par des avions de chasse français. Des agents de la police scientifique procèdent à des prélèvements, à côté des pompiers qui s'apprêtent à enlever les corps tandis que la nuit tombe sur la localité, selon le correspondant de l'AFP sur place.
"Abattus par balle"
"La plupart des victimes ont été abattues par balle et une femme qui a réussi à s'enfuir a été rattrapée et égorgée. Sur place, on a trouvé un chargeur vidé de ses cartouches", a relevé une source. "On ne connaît pas l'identité des assaillants mais ils sont venus à moto à travers la brousse et ont attendu l'arrivée des touristes. Le véhicule emprunté par les touristes appartient à l'ONG Acted".
Il s'agit de la première attaque ayant visé des occidentaux dans cette zone depuis qu'elle est devenue une attraction touristique il y a une vingtaine d'années.
La région de Tillabéri est une vaste zone instable. Elle est située dans la zone de "trois frontières" entre Niger, Burkina Faso et Mali, devenue un repaire des jihadistes sahéliens, dont l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS).
La circulation des motos est interdite de jour et de nuit depuis janvier pour tenter d'empêcher les déplacements de jihadistes.