Il y avait plusieurs milliers de spectateurs au festival Afrobeat à Tampouy, quartier populaire de Ouagadougou. Cela fait 8 ans que ce festival se tient ici.
Au départ, il devait se tenir en avril, puis il a été repoussé au mois de mai. C’est finalement en septembre qu’il a eu lieu à cause de la crise du coronavirus.
Des festivaliers contents de vivre enfin ces moments.
"Les gens en avaient marre de rester à la maison sans rien faire, sans spectacle, sans vie, le show-business était mort", a dit Amidou Diallo, festivalier, tout en soulignant qu'à l’entrée du site du festival on distribuait du gel hydro-alcoolique.
"Ça nous a beaucoup manqué. Ce n’est pas pareil. Écouter la musique à la maison et vivre des moments comme ça surtout du live, c’est carrément différent", a indiqué Mamadou Sanou, un autre festivalier.
Afrobeat, c’est aussi des messages engagés. Plusieurs musiciens y ont véhiculé des messages pour une Afrique qui bouge.
"Tous nos problèmes, tous nos morts tournent autour de la question d’élections, des 3e mandats, 5e mandats, le pouvoir à vie. Il faut qu’on mette maintenant le garrot pour éviter qu’il y ait des morts inutiles. La jeunesse a besoin de boulot pas aller se faire massacrer pour défendre un quelconque programme politique", a déclaré Freeman Tapily, musicien.
"Nous nous encourageons ces genres d’événements. Quand on nous invite à ça, on n’hésite pas", a noté Smarty, la star du rap africain. "Les spectacles sont gratuits et on donne du plaisir aux gens. On contribue au développement de notre société", a-t-il ajouté.
"L'Afrobeat en tant que genre musical a été créé par l’immense Fela Kuti qui a été un Freedom fighter, (un combattant de la liberté, ndlr), pour nous c’est très significatif. Fela c’est aussi un combat pour la démocratie et l’enracinement de la démocratie, les libertés et les questions d’égalité. C’est très important de s’inspirer d’un tel genre musical. Nous souhaitons la justice, l’égalité entre les Burkinabè, les Africains. Nous souhaitons disons, l’intégration", a expliqué Jean Marie Nabi, le promoteur d’Afrobeat.
En cinq jours, le festival a réuni plusieurs dizaines de milliers de festivaliers selon les organisateurs.
Afrobeat essaie aussi de mettre l’art au service du développement. Pour cette 8e édition, le festival a aménagé une rue au profit des riverains du quartier Tampouy.