La grève nationale illimitée annoncée pour lundi par les deux centrales syndicales du Nigeria a été suspendue, grâce à un accord de dernière minute entre les syndicats et le gouvernement fédéral.
Encouragé par les bailleurs de fonds tels que le Fonds monétaire international, le gouvernement fédéral avait décidé de ne plus verser de subventions pour l'essence et l'électricité, invoquant une diminution des revenus. Conséquence: augmentation des prix de l’essence et de l’électricité, une augmentation qui a aussi affecté les prix des denrées alimentaires.
"Ces deux augmentations ont affecté notre pouvoir d’achat et portent un coup dur à ce que nous recevons de nos salaires minimum", s'était alarmé Ayuba Wabba, le président de la Centrale syndicale des travailleurs, la NLC.
Le gouvernement nigérian et les deux centrales syndicales qui représentent les employés de la fonction publique s'étaient vus à deux reprises durant la semaine écoulée pour tenter de résoudre la crise.
Une "double tragédie"
De nombreux Nigérians affirment que l'augmentation des tarifs d'électricité et de l'essence au moment de la pandémie de coronavirus équivaut à une double tragédie pour les populations qui ne se sont pas encore remises de l'effet du long confinement.
Mais du côté des pouvoirs publics, on affirme que c'était une décision salutaire car l'économie du Nigeria subit l'impact de la pandémie de Covid-19 et subit les effets de la chute du prix de pétrole sur le marché international.
"Le gouvernement a jusqu’ici dépensé plus de 1,7 milliard de naira" dans les subventions, explique le ministre nigérian de l’Information, Lai Mohamed. "Le gouvernement n’a pas de ressources pour continuer à le faire", a-t-il ajouté.
L'accord in extremis de lundi prévoit l'adoption de "mesures palliatives" et la mise en place de comités chargés de faire des recommendations sur les réformes à mettre en place. Les syndicats seront représentés dans ces groupes.