Kitata l'a emporté en 2 h 05 min 41 sec devant le Kényan Vincent Kipchumba (à une seconde) et son compatriote Sisay Lemma (à quatre secondes).
Peu importent les conditions, peu importe l'opposition, Eliud Kipchoge avait pris l'habitude de continuer à écrire sa légende. Mais pour la première fois de sa carrière sur marathon, le Kényan a subi une défaillance et n'a pas pu jouer la victoire.
Sa seule défaite remontait à Berlin en 2013, où il avait terminé 2e derrière son compatriote Wilson Kipsang Kiprotich qui avait établi un nouveau record du monde.
Le meilleur coureur de marathon de l'histoire (or olympique, record du monde en 2h01:39 en 2018 à Berlin, la barrière des deux heures brisée sur une course non-officielle en octobre 2019) a peut-être senti le poids des années, alors qu'il fêtera ses 36 ans en novembre.
Rien ne s'est passé comme prévu pour le 40e marathon de Londres. Déjà, la course a été perturbée par la pandémie de nouveau coronavirus: reportée d'avril à octobre, elle a été disputée à huis clos sur un parcours alternatif, une boucle de 2,15 km autour de St James Park, devant Buckingham Palace.
Ensuite, tout le monde attendait un duel de légendes entre les deux meilleurs performeurs de l'histoire, Eliud Kipchoge et Kenenisa Bekele, mais l'Ethiopien a déclaré forfait vendredi (blessure au mollet gauche) et le Kényan a craqué.
- Première pour Kitata -
"Je suis très déçu, je voulais faire mieux mais mon oreille droite s'est bouchée et j'ai ressenti une crampe et un souci à une hanche dans les 15 derniers kilomètres, a expliqué Kipchoge au micro de la BBC. Je ne blâme pas les conditions (...) je reviendrai sur marathon."
Dans une course qui s'est disputée en grande partie sous la pluie, avec une température d'environ 10 degrés, les meilleurs sont longtemps restés groupés sur un rythme loin du record du monde (passage au semi-marathon en 1 h 02 min 54 sec).
Puis au 38e kilomètre, la surprise: sur une accélération de Shura Kitata, Eliud Kipchoge a lâché prise (finalement 8e en 2 h 06 min 49 sec). Le groupe a poursuivi son accélération et fait sauter les outsiders éthiopiens les plus attendus, Mule Wasihun (3e l'an dernier, 5e cette année) et Mosinet Geremew (dauphin de Kipchoge en 2019, 4e cette année).
C'est finalement celui qui a fait craquer le roi qui a su prendre sa place: Shura Kitatas'est arraché pour dominer un sprint haletant face à Vincent Kipchumba, qui vivait à 30 ans sa première participation à un marathon de premier plan, et Sisay Lemma.
L'Ethiopien âgé de 24 ans remporte ainsi sa première victoire majeure après avoir collectionné les places d'honneurs (2e à Londres et à New-York en 2018, 4e à Londres et 5e à New-York en 2019).
"Je me suis très bien préparé pour cette course, Kenenisa (Bekele) m'a aidé et conseillé à l'entraînement", a déclaré le vainqueur au micro de la BBC.
- 2e victoire consécutive pour Kosgei -
Trois heures avant les hommes, les femmes s'étaient élancées et là, la favorite a su se faire respecter. La Kényane Brigid Kosgei a assis sa domination sur la distance en remportant la course pour la 2e année consécutive en 2 h 18 min 58 sec.
La recordwoman du monde (2h14:04 à Chicago en 2019) s'est débarrassée au 32e kilomètre de sa dernière concurrente, sa compatriote championne du monde Ruth Chepngetich, pour filer vers la victoire.
L'Américaine Sara Hall, âgée de 37 ans, partie beaucoup plus prudemment que les Kényanes - elle comptait 2 min 15 de retard sur la tête de course au semi-marathon - a réalisé un finish de folie pour doubler Ruth Chepngetich, 26 ans, dans la dernière ligne droite et finir 2e en 2 h 22 min 01, son record personnel.