Cette décision est vivement contestée comme au lieu-dit "ancien 3e" à Douala, un marché dédié à la vente des téléphones dans la capitale économique.
Les boutiques sont achalandées sur les deux côtés de la rue. "On ne va pas s'en sortir, 33% c’est trop, ce n’est pas normal", se plaint Adeline, une jeune étudiante rencontrée sur place.
Dans ce marché, la vente des téléphones a fait naître plusieurs activités connexes. Loïc est un jeune vendeur de puces. Il redoute déjà un coup sur son business avec l'application de la nouvelle taxe.
"Avec cette mesure, les importateurs doivent réduire les prix des téléphones pour permettre aux consommateurs de pouvoir payer la nouvelle taxe", analyse-t-il.
L’inquiétude a aussi gagné le camp des importateurs et revendeurs de téléphones au sujet notamment, des retombées de cette taxe sur le chiffre d’affaires. "Déjà on ne s’en sort pas sur le coût douanier normal au niveau d’un fret. Nous imputer encore une taxe de 33% c’est une calamité pour notre économie, ce n’est pas une bonne affaire pour nous les revendeurs", explique Maurice, la trentaine.
De source officielle, jusqu'ici moins de 100 millions de francs CFA étaient collectés par mois à l’importation des téléphones. Au cours de la période allant de 2001 à 2005 les douanes ont, au titre de la taxe sur les téléphones et terminaux numériques, engrangé des recettes de près de 25 milliards de franc CFA.
Selon Guy innocent Diffouo, chef de cellule législation aux douanes camerounaises, "tous ceux qui vont se connecter pour une première fois recevront simplement un message qui leur indiquera le montant des droits des taxes attendus".
Les paiements vont se faire sur une plate-forme numérique interconnectée avec les serveurs et les systèmes des réseaux des opérateurs téléphoniques.
Ce que dénoncent les associations de consommateurs.
"Nous appelons les consommateurs à refuser d’adhérer à cette méchanceté gouvernementale", a déclaré Delors Magellan Kamgaing, président de La ligue camerounaise des consommateurs. "Le gouvernement a mis la charrue avant les bœufs", soutient-il.
Selon des statistiques du gouvernement, environ 4 millions de téléphones et terminaux numériques sont écoulés sur le marché local par an.