Sept mois après la suspension des cours pour la majorité des élèves au Togo, ils retrouvent les bancs dès la semaine prochaine. Avec plus de 2.000 cas de coronavirus enregistrés dans le pays à ce jour, les parents d’élèves ont la boule au ventre, à l’approche de la rentrée scolaire.
"Je suis très inquiète parce que nous en tant qu’adultes, nous n’arrivons pas à respecter les mesures barrières, à plus forte raison pour les enfants. Ils vont porter certes les bavettes, mais on sait tous qu’ils iront de gauche à droite. Si ce n’est pas par obligation, je n’allais pas autoriser que mon enfant y aille", a indiqué Laure, la trentaine et mère d’une petite fille.
"J’ai ma fille qui est asthmatique. Je n’ai aucune assurance par rapport à cette rentrée. Je ne sais pas les mesures prises par l’école", s’inquiète également Egnonam Béléï qui a deux enfants en primaire.
"J’ai mon fils de 6 ans qui est au CP2. Alors que le port de masque est recommandé à partir de 8 ans. Quand j’y pense, je suis paniquée", confie-t-elle.
Le constat est général: ce n’est pas de de gaieté de cœur que les parents vont envoyer leurs enfants à l'école.
"Les inquiétudes sont grandes avec toute la pensée que l’enfant revienne infecté et contamine toute la famille", relève Jacques, un père de trois filles dont deux aux cours primaires.
"On est à quelques jours de la rentrée mais aucun établissement scolaire, à ce que je sache, n’a convoqué les parents d’élèves pour leur exposer les mesures anti Covid ou les mesures barrières qu’ils sont en train de prendre, alors que les parents sont inquiets", constate amèrement Ismaël Tanko, un parent d’élève.
Les acteurs du système éducatif togolais sont quasiment unanimes: le report successif de la rentrée scolaire ne constitue pas la voie appropriée.
"Si on continue, on ira de report en report", soutient pour sa part Egnonam Béléï, avant d’ajouter que "les cours à distance sont intéressants. Mais, est-ce que les conditions sont réunies ? c’est maintenant plus que jamais que le gouvernement doit investir dans l’éducation de nos enfants".