L'ancien Premier ministre ivoirien Pascal Affi N'Guessan, chef du Front populaire ivoirien (FPI), a été arrêté dans la nuit de vendredi à samedi, a-t-on appris auprès de son épouse et d'une porte-parole.
M. Affi N'Guessan, 67 ans, a été arrêté pour avoir annoncé la création d'un gouvernement parallèle après la réélection du président Alassane Ouattara à un troisième mandat controversé avec 94,27 % des voix.
Le parquet a engagé des poursuites pour "complot contre l'autorité de l'Etat" contre une douzaine de leaders de l'opposition qui avaient annoncé lundi la mise en place d'un conseil "de transition" après l'annonce des résultats de l'élection qui a eu lieu le 31 octobre.
Pascal Affi N'Guessan, de même que l'ancien président Henri Konan Bédié, tous deux candidats, avaient appelé au boycott du scrutin et refusent de reconnaître la victoire du président sortant.
"Je confirme que mon mari a été arrêté durant la nuit mais je ne sais pas où il se trouve actuellement", a déclaré à Reuters Angeline Kili, la femme de M. Affi N'Guessan.
Selon la porte-parole de l'ancien Premier ministre, Geneviève Goetzinger, le président FPI, le parti de l'ancien président Laurent Gbagbo, a été arrêté dans la ville d'Akoupé, dans le sud-est du pays, alors qu'il faisait route vers son fief de Bongouanou.
M. Affi N'Guessan a dirigé le gouvernement de Côte d'Ivoire entre 2000 et 2003, sous la présidence de M. Gbagbo.
L'opposition estime que le président Alassane Ouattara a violé la Constitution, qui limitait à deux le nombre de mandats présidentiels consécutifs, en briguant un troisième mandat.
Le président sortant répond que la nouvelle Constitution adoptée en 2016 a remis les compteurs à zéro, l'autorisant à se présenter une nouvelle fois. C'est aussi cette interprétation qui a été validée par le Conseil constitutionnel de Côte d'Ivoire.