Un groupe désigné localement sous le nom d'Al-Shabab" ("les jeunes", en arabe) a lancé une sanglante insurrection en 2017 dans la province riche en ressources énergétiques de Cabo Delgado, à majorité musulmane, et il a fait en 2019 allégeance à l'Etat islamique.
Après avoir terrorisé des villages en y massacrant des civils, il contrôle aujourd'hui de larges pans de territoires dans la province où il souhaite instaurer un califat et s'attaque de plus en plus souvent aux forces de sécurité.
Un groupe de soldats est ainsi tombé dimanche dans une embuscade dans le district de Muidumbe, selon deux sources militaires, qui ont requis l'anonymat.
"Nous avons eu 25 hommes tués et plusieurs dizaines ont été blessés lorsque les terroristes ont ouvert le feu à l'arme lourde sur les véhicules miitaires, dans une zone densément boisée", a expliqué à l'AFP l'une de ces sources, un haut responsable militaire à Maputo.
Une seconde source militaire a confirmé l'embuscade, assurant que les pertes de soldats sont de plus en plus fréquentes.
"Les terroristes disposent d'informations précises sur les mouvements de nos soldats... De telles attaques nuisent profondément au moral des troupes", a souligné cette source, déployée dans la province du Cabo Delgado.
Les communications avec cette province sont de plus en plus difficiles, les islamistes ayant provoqué de nombreux dégâts sur le réseau téléphonique.
Inquiet de l'impact de ces violences sur son image et les projets de développement du nord du pays, le gouvernement s'exprime très peu sur le sujet.
Le conflit se déroule dans une région stratégique pour l'exploitation d'immenses réserves de gaz naturel liquéfié, sur lesquelles compte ce pays pauvre d'Afrique australe pour augmenter ses revenus et devenir l'un des principaux exportateurs mondiaux.
L'armée n'est toujours pas parvenue à reprendre aux insurgés, qui s'en sont emparés en août, la ville portuaire stratégique de Mocimboa da Praia, à 60 km de la péninsule d'Afungi, centre névralgique des installations gazières qui représentent l'un des plus gros investissements en Afrique et auquel participe notamment le groupe français Total.
La crise a déjà fait, selon l'ONU et des ONG, plus de 2.300 morts, dont plus de la moitié de civils. Les autorités évoquent un chiffre de plus de 500.000 déplacés.
Jeudi, les Etats-Unis ont promis d'aider le Mozambique à lutter contre cette insurrection islamiste.