"La crise au Cabo Delgado a rapidement pris de l'ampleur en 2020, des attaques et des combats forçant des dizaines de milliers de personnes à fuir leur maison chaque mois", souligne l'ONU dans un communiqué.
"Près de 530.000 personnes sont maintenant déplacées au Cabo Delgado même, mais aussi les provinces de Nampula et de Niassa, soit pratiquement 5 fois plus que le nombre enregistré en mars 2020", ajoute ce communiqué.
"L'aide humanitaire est vitale pour minimiser les souffrances", a expliqué Myrta Kaulard, la coordinatrice humanitaire au Mozambique, expliquant que ces persones déplacées avaient été obligées de fuir avec juste les vêtements qu'ils portaient sur le dos.
"Les femmes et les filles risquent de se faire enlever ainsi que des violences et d'être exploitées en raison de leur sexe, les garçons eux risquent de se faire tuer ou d'être recrutés de force pr des acteurs armés", a souligné Mme Kaulard, indiquant qu'elle était particulièrement inquiète pour les personnes vivant dans des endroits isolés.
Elle a aussi souligné, à quel point ces violences et déplacements de force pesaient sur des services essentiels déjà au bord de la rupture.
Plus de 90% des personnes déplacées vivent avec de la famille ou des amis dont les ressources étaient déjà très maigres.
Pour ajouter encore à ce sombre tableau, l'ONU souligne que de nombreux endroits qui accueillent des personnes déplacées vont être inondées pendant la prochaine saison des pluies.
Les autorités locales et les organisation d'aide humanitaire mènent une course contre la montre pour mettre sur pied des camps où reloger ces personnes déplacées.
Au total, 570.000 personnes ont fui les violences dans le nord du pays, a précisé mercredi le président mozambicain, Filipe Nyusi, qui a affirmé que les islamistes armés qui terrorisent depuis trois ans la province stratégique car riche en gaz de Cabo Delgado étaient dirigés par des Tanzaniens, qui travaillaient à radicaliser la population locale depuis 2012.
Le conflit a fait 2.400 morts, dont plus de la moitié de civils, selon l'ONG ACLED, qui répertorie aussi plus de 700 attaques depuis octobre 2017.