Ces conflits ont fait une cinquantaine de morts en moins de trois semaines dans le Mayo Kebbi Est, une dizaine dans la Tandjilé Est au Sud du Tchad et une vingtaine de morts dans le Batha Est, dans le Centre du pays.
"Comment comprendre que les agriculteurs et les éleveurs qui sont condamnés à se compléter n’arrivent pas à s’entendre?", s'interroge l'abbé Xavier Kouldjim, secrétaire général de la Conférence épiscopale du Tchad.
Pour lui, cette épineuse question endeuille très souvent les communautés. Le prélat en appelle à la responsabilité et à l’autorité directe du chef de l’Etat pour faire cesser ces conflits qui n’ont que trop duré, car déplore-t-il, toutes les solutions envisagées jusque-là ont montré leurs limites.
"On a constaté l’engagement avec lequel le chef de l’Etat s’est investi dans la colère de Bohoma, au Mali et un peu partout. Mais ce phénomène qui sape le vivre ensemble, s’il s’y investi nous sommes convaincu qu’il aura solution", ont indiqué les évêques du Tchad.
Pour les hommes politiques, il faut que le président Déby agisse pour renverser la tendance. L’opposant Alladoum Baltazar Djarmah soutient l’épiscopat tchadien dans son message qui, pour lui, est une contribution de l’église dans la résolution des conflits. Il s’aligne sur leur position pour demander aussi au chef de l’Etat de s’investir personnellement.
Pour lui, il faut dépolitiser l’affaire et que les administrateurs aussi soient impartiaux. Parce que, précise Alladoum Baltazar Djarmah, les sous-préfets, les préfets et les gouverneurs ont tous du bétail entre les mains de ces éleveurs, ce qui pourrait leur faire croire que la justice est de leur côté et qu’ils sont protégés.
Manasse Andigué, membre du bureau politique national du parti au pouvoir, plaide pour la cohabitation pacifique et balaie d’un revers de main les accusations portées contre les administrateurs par certains acteurs politiques.
"S’il y a telle personne qui prend parti, qu’il le dénonce. En ce moment, je suis choqué parce que j’ai eu des preuves", a-t-il indiqué. Il dit ne pas comprendre qu’à chaque fois il y a des morts alors qu’il y a une structure pour régler ce genre de conflit.
Les évêques du Tchad s’interrogent également sur la provenance des armes de guerre utilisées par les civils dans ces genres de conflits.
Contacté par VOA Afrique, le ministre de la communication n’a pas donné suite à notre demande.