Il y a une semaine, le Soudan a accusé l'armée éthiopienne et des miliciens qui lui sont affidés d'avoir tendu sur son sol une embuscade à ses soldats, causant la mort de quatre d'entre eux et en blessant une vingtaine d'autres.
Les délégations sont conduites du côté éthiopien par le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Demeke Mekonnen et du côté soudanais par le ministre chargé du cabinet Omar Manis.
"Les discussions (de deux jours) vont porter sur la question des frontières (...) et nous allons fixer le début du tracé de la frontière", a précisé le bureau du Premier ministre soudanais.
Une réunion du Haut comité politique conjoint pour le tracé des frontières avait eu lieu en mai à Addis Abeba, et une nouvelle devait avoir lieu un mois plus tard mais elle avait été annulée.
L'accord sur le tracé des frontières remonte à 1902, avant indépendance du Soudan en 1956, entre la Grande-Bretagne et l'Éthiopie, mais plusieurs différends n'avaient pas été réglés.
Des incidents ont eu lieu régulièrement avec des agriculteurs éthiopiens venant cultiver sur un territoire revendiqué par le Soudan.
Le point le plus chaud est la région d'El Fashaga, dans l'Etat de Gedaref. Il s'agit de 250 km2 de terres agricoles convoitées par les agriculteurs des deux pays.
Le Soudan a dépêché "d'importants renforts militaires" après l'accrochage du 15 décembre, avait indiqué samedi l'agence officielle Suna.
"Les forces armées soudanaises ont continué d'avancer sur les lignes de front à l'intérieur d'El Fashaqa" au Soudan, selon elle.
De son côté, Addis Abeba avait tenu à minorer l'importance de l'embuscade, affirmant que l'incident ne menaçait pas la relation entre les deux pays.
Un porte-parle du ministère éthiopien des Affaires étrangères avait indiqué à l'AFP que les forces éthiopiennes "avaient repoussé une incursion sur leur territoire menée par des officiers de rang mineur et des fermiers".