Il risque une déchéance en apar défaut car absent de Kinshasa, la capitale.
Le "Bureau d’âge", l'organe qui dirige provisoirement la chambre basse du parlement congolais, affirme lui avoir transmis une pétition signée par 301 députés exigeant sa démission. Une majorité qui inclut nécessairement des élus de sa famille politique, le Front commun pour le Congo (FCC).
Or le Premier ministre s’est envolé pour Lubumbashi, la deuxième ville et la capitale économique du pays, où l’ancien président Joseph Kabila -- "autorité morale" du FCC -- y a installé son état-major depuis le découplage avec le Cap pour le changement (CACH), le clan de son successeur Félix Tshisekedi, il y a près de deux mois.
"Je pars à Lubumbashi pour une réunion avec son Excellence Joseph Kabila Kabange", a écrit M. Ilunga dans une note que VOA Afrique a reçue des services du chef du gouvernement congolais.
Sera-t-il présent au rendez-vous de l’Assemblée nationale? C’est la grande question.
Le porte-parole de M. Ilunga n’a pas répondu à la question, malgré l'insistance de VOA Afrique.
Dans la classe politique politique congolaise, certains estiment que son absence ne changera rien.
Depuis l’annonce par M. Tshisekedi de la rupture de la coalition du gouvernement entre le CACH et le FCC, une certaine transhumance s’observe dans la classe politique.
Des personnalités politiques, des partis ou même de plateformes entières autrefois acquis à la cause de M. Kabila, se proclament ouvertement en faveur de "l’Union sacrée", coalition prônée par M. Tshisekedi.
Ils l’ont déclaré à "l’informateur" désigné par M. Tshisekedi, Modeste Bahati, un ancien proche de M. Kabila mais en relations tumultueuses avec ce dernier. Son rôle est de finaliser les contours de la nouvelle majorité parlementaire.
Les prérogatives du "Bureau d'âge" en question
Sa nomination, comme toute la manœuvre pour déchoir le Premier ministre, font partie de dernières batailles dans le conflit entre les camps Tshisekedi et Kabila.
Du côté de M. Kabila, beaucoup estiment que le "Bureau d’âge", entité provisoire, viole la Constitution et outrepasse ses prérogatives qui, selon eux, devraient plutôt se limiter à organiser l’élection d’un bureau définitif à l'Assemblée nationale.
Or la Cour constitutionnelle a récemment donné un avis favorable sur la question.
Pour sa part, M. Tshisekedi a su bien jouer en s’alliant à deux opposants, l'ancien vice-président Jean-Pierre Bemba et l'ancien gouverneur Moïse Katumbi, même s’ils ne sont pas encore arrivés à s’entendre sur le partage de gâteau.
Entre temps, l'opposition radicale incarnée par Martin Fayulu rejette toutes ces manoeuvres et n’y voient qu’une reformulation de la coalition Tshisekedi-Kabila.