L'opposition a dénoncé mardi "un hold-up" électoral lors du second tour de la présidentielle au Niger, exigeant "la suspension immédiate de la publication des résultats".
"Je demande à tous les Nigériens (...) de se mobiliser comme un seul homme pour faire échec a ce hold-up électoral", a déclaré à la presse Falké Bacharou, directeur de campagne du candidat d'opposition, l'ancien président Mahamane Ousmane, qui était opposé à Mohamed Bazoum, candidat du parti au pouvoir.
Le président sortant Mahamadou Issoufou, 68 ans, a annoncé l'année dernière que, contrairement aux présidents de la Côte d'Ivoire et de la Guinée, il ne briguerait pas un troisième mandat.
"Les résultats en cours de publication ne sont pas dans beaucoup de cas conformes à l'expression de la volonté du peuple", a lancé M. Bacharou. "Issoufou et son camp persistent à défier le peuple souverain du Niger", a-t-il ajouté.
Il s'exprimait à Niamey dans une ambiance surchauffée devant des dizaines de partisans de Mahamane Ousmane.
La Commission électorale nationale indépendante (Céni) n'avait pas encore publié mardi après-midi les résultats provisoires définitifs, mais l'immense majorité des résultats par commune ont été publiés sur son site et ils donnent Mohamed Bazoum gagnant.
En dépit de l'insécurité provoquée par les jihadistes dans leur pays, les électeurs du Niger ont voté dimanche pour le second tour qui opposait le favori Mohamed Bazoum, fidèle du sortant Mahamadou Issoufou, et l'opposant Mahamane Ousmane.
M. Bazoum, 60 ans, avait récolté 39,3% des suffrages au premier tour du 27 décembre 2020, M. Ousmane presque 17%.
Le second tour a été endeuillé par la mort d'au moins huit agents électoraux: le véhicule de sept d'entre eux a sauté sur une mine dans la région de Tillabéri (ouest, frontalière du Mali et du Burkina Faso dans la zone dite des "trois frontières"), un autre a été tué dans la région de Diffa (sud-est frontalier du Nigeria).
La zone des "trois frontières" est la cible des attaques de groupes jihadistes affiliés à l'organisation Etat islamique, l'est étant lui frappé par des attaques des jihadistes nigérians de Boko Haram.